BNP, LVMH, Axa… les entreprises françaises n’ont jamais autant gâté leurs actionnaires

Revue de Presse

Presque 500 milliards de dollars, c’est le montant atteint par les dividendes versés dans le monde au deuxième trimestre. Et les sociétés françaises ont versé des dividendes record, représentant plus de 10% du total.

Les actionnaires de la planète peuvent avoir le sourire. Au deuxième trimestre, les dividendes ont augmenté de 12,9% à l’échelle internationale sur un an et de 82% depuis 2009, pour atteindre 497,4 milliards de dollars, un nouveau record, selon l’indice Janus Henderson des dividendes mondiaux. “Les dividendes totaux ont augmenté dans quasiment toutes les régions du monde. Des records ont été atteints dans 12 pays, dont la France, le Japon et les États-Unis, qui font partie des plus importants contributeurs à l’indice”, souligne le gestionnaire d’actifs Janus Henderson Investors.

Les dividendes des sociétés européennes non britanniques ressortent à 176,5 milliards de dollars, soit 35% du total mondial. Il faut dire que le deuxième trimestre est traditionnellement “dominé par l’Europe hors Royaume-Uni, les deux-tiers des dividendes de la région étant versés au cours de la période”, relève le gérant britannique. Et les actionnaires des sociétés cotées à la Bourse de Paris ont été loin d’être oubliés. “Les investisseurs sur les sociétés françaises ont bénéficié du paiement record de 50,9 milliards de dollars, un montant en hausse de 23,6%. Les dividendes sous-jacents (c’est-à-dire en neutralisant l’impact des variations des taux de change et celui de la distribution de dividendes exceptionnels, NDLR) ont augmenté de 6,1%”, souligne Janus Henderson.

Total a, à plusieurs reprises, modifié la date de paiement de ses dividendes au cours des dernières années, entraînant “une certaine volatilité des dividendes français et ceci a également eu un impact important au cours du deuxième trimestre. Ce facteur, ainsi que la hausse de l’euro et des dividendes extraordinaires, a gonflé le taux de croissance des dividendes totaux”, explique le gestionnaire d’actifs.

Evolution du montant des dividendes versés au niveau mondial

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BNP, LVMH et Axa sont les sociétés qui ont le plus contribué à la progression des dividendes versés en France, mais la croissance était généralisée”, rapporte Janus Henderson. Seules deux sociétés françaises de l’indice, les fournisseurs d’énergie Engie et EDF, ont réduit leurs dividendes par rapport au deuxième trimestre 2017, chacune d’entre elles ayant effectué des restructurations pour réduire les coûts, et le dividende d’EDF est en baisse depuis 2014. Sur une note plus positive, “Engie a récemment annoncé une hausse pour l’année à venir”, précise le gestionnaire d’actifs.

Le deuxième trimestre a dépassé ses attentes sur toutes les régions du globe. “L’Europe, où le sentiment négatif pesait depuis quelque temps, sur les marchés, a montré que dans l’économie réelle, l’ensemble des sociétés réalisent des profits décents et les distribuent à leurs actionnaires. Les dividendes de la région ont égalé ceux des États-Unis”, souligne le gestionnaire d’actifs. Pour l’ensemble de 2018, le redressement du dollar américain, perceptible depuis le printemps dernier, “devrait toutefois affecter la valeur convertie des dividendes payés à travers le monde et, en supposant que le dollar se maintienne à son niveau actuel face à ses concurrents internationaux, l’année 2018 devrait générer 1,358 milliards de dollars de dividendes, ce qui reste identique à nos estimations précédentes. Cela représente une croissance globale de 8,6%”, indique-t-il.

Taux de croissance des dividendes selon les régions du monde (cliquez sur l’image pour agrandir)

1000000000000230000000adcd8bfcb80b0bd2b1.jpgJanus Henderson Investors

À plus long terme, l’impact sur le commerce international de l’intensification de la guerre commerciale avec les États-Unis “pourrait avoir une incidence négative sur la rentabilité des sociétés, bien que son ampleur soit largement incertaine à l’heure actuelle. Nous restons néanmoins optimistes quant à la poursuite de la croissance globale des bénéfices des sociétés l’an prochain. Les dividendes sont, dans tous les cas, moins volatils que les bénéfices, et nous sommes confiants quant à la poursuite de l’augmentation des dividendes sous-jacents à l’échelle internationale en 2019”, affirme Janus henderson. Si la trajectoire du dollar pourrait affecter la hausse des dividendes l’an prochain, l’indice Janus Henderson Global Dividend montre qu’à long terme, les effets du change sur les dividendes sont minimes, précise la société.

Les principaux payeurs de dividendes au monde, parmi les sociétés cotées (cliquez sur l’image pour agrandir)

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Source :   lcapital.fr (20 aôut 2018)