Deutsche Telekom va supprimer 10.000 postes chez T-Systems

Revue de Presse

L’opérateur historique allemand Deutsche Telekom a annoncé jeudi la suppression d’environ 10.000 emplois au sein de sa principale filiale de services, T-Systems, considérée comme l’enfant à problèmes du groupe.

Le groupe de Bonn souhaite économiser 600 millions d’euros d’ici à 2021 et les réinvestir dans des activités jugées plus stratégiques, a indiqué un porte-parole du groupe à l’AFP.

‘Cette restructuration est coûteuse, car nous voulons la rendre aussi socialement viable que possible mais cet investissement sera payant’, a déclaré le patron de T-Systems, Adel Al Saleh au quotidien Handelsblatt.

Le dernier plan social d’ampleur pour l’ancien monopole allemand privatisé en 1996 remonte à 2005, avec le départ de 32.000 salariés, dont déjà 5.000, à l’époque, chez T-Systems.

‘Au lieu de trouver des solutions pour une réorientation durable, ils ont opté pour un incroyable plan d’austérité, des coupes sèches et des destructions massives d’emplois’, a réagi dans un communiqué le représentant du syndicat de services Verdi, Michael Jäkel.

‘Notre employeur fait le choix d’externaliser, notamment en Inde, et de licencier massivement’, accuse le syndicat, qui déplore par ailleurs que les négociations pour un accord saisonnier de branche aient été repoussées par la direction, et menace d’actions de protestation.

– Maillon faible –

T-Systems, qui propose des solutions informatiques aux entreprises (cloud, infogérance, sécurité), compte environ 43.724 employés à travers le monde mais est considérée comme le maillon faible du géant allemand des télécoms.

Alors qu’aux Etats-Unis, T-Mobile engrange chaque trimestre des milliers de nouveaux abonnés, T-Systems, jugée inefficace dans sa structure et son offre de prestations numériques, a cédé du terrain ces dix dernières années et ne dégage plus de bénéfices.

Le patron de Deutsche Telekom, Tim Höttges, avait averti en février qu’il ‘ferait les ajustements nécessaires, notamment au sein de T-Systems’, pour rendre rentable l’intégralité des activités du groupe.

La presse allemande avait alors annoncé que le groupe industriel allemand Thyssenkrupp avait préféré se passer des ingénieurs de T-Systems, leur reprochant de ne pas avoir réussi à honorer leur promesse d’harmoniser l’environnement informatique du conglomérat.

En Allemagne, T-Systems emploie 13.500 personnes, et 18.000 avec ses filiales. Le plan social concerne donc la moitié des salariés de la société, et impliquera notamment selon Handelsblatt la fermeture de la majorité des agences implantées en Allemagne.

T-Systems est né en 2001 de la fusion de l’activité de services aux grandes entreprises de Deutsche Telekom et des activités de services informatiques issues de l’acquisition de Debis IT Services (ex-Daimler).

Les services offerts par T-Systems recouvrent l’intégration de systèmes, l’infogérance, les services télécoms et les solutions destinées aux opérateurs internationaux.

Source :   la-croix.com (21 juin 2018)