Le patron d’Orange brigue un troisième mandat sur fond d’affaire Tapie

Revue de Presse


Alors que Stéphane Richard brigue un troisième mandant à la tête d’Orange, le patron de l’opérateur pourrait être gêné par sa mise en examen pour son rôle de directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde lors de l’arbitrage Tapie.

Cela fait quelques semaines déjà que Stéphane Richard, PDG d’Orange, est entré en ‘campagne’ pour sa ‘réélection’. Deux termes électoralistes qu’il n’aime pas. Il brigue pourtant bien un troisième mandat à la tête de l’opérateur et est le seul candidat officiel en lice, même si certaines candidatures seraient envisagées, comme celle de Nicolas Dufourcq, le patron de Bpifrance. Il appartiendra à la gouvernance d’Orange de décider de faire confiance, ou non, à Stéphane Richard pour la suite. Une réunion du comité de nomination doit se tenir en fin de semaine, avant que le conseil d’administration puis une assemblée générale délibèrent. Rappelons que l’État est actionnaire d’Orange à hauteur de 29 % (avec Bpifrance), et qu’en conséquence trois des quinze membres du conseil d’administration d’Orange sont des représentants de l’État. Le pouvoir en place se veut d’ailleurs d’ores et déjà très clair  : aucun passe-droit ne sera accordé à Stéphane Richard.

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Pourquoi cette précision ? Parce que Stéphane Richard a été mis en examen en 2013 en tant qu’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde dans l’affaire de l’arbitrage Tapie — qui avait permis à Bernard Tapie de toucher 404 millions d’euros en 2008. Il doit ainsi être jugé pour complicité d’escroquerie et complicité de détournement de fonds publics. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a ainsi tenu à rappeler que ‘s’il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant’, et cela vaut ‘pour toute entreprise publique sous [sa] responsabilité’. Bruno Le Maire prend donc ses précautions et s’il estime que Stéphane Richard ‘a fait du bon travail à la tête d’Orange’, parvenant à ‘pacifier une entreprise qui était dans une situation de conflit social, de souffrance considérable des salariés’, il n’hésitera pas à lui demander de remettre son mandat en cas de condamnation. Reste maintenant à voir si le conseil d’administration d’Orange prendra le risque de nominer Stéphane Richard à la tête de l’opérateur sachant qu’il est empêtré dans cette affaire judiciaire.

Source : lesnumeriques.com (22 janvier 2018)