Météo : a-t-on le droit de ne pas aller travailler à cause de la neige ?

Revue de Presse

‘Désolé, je ne peux pas, il y a de la neige.’ Cette phrase risque d’être prononcée par de nombreux salariés aujourd’hui. Depuis mardi 6 février, le nord de la France est en effet touché par de fortes chutes de neige, qui ont paralysé de nombreux transports en commun et voies de circulation, avec en point d’orgue une immense pagaille en Ile-de-France. 

De quoi empêcher les salariés de se rendre sur leur lieu de travail ou même d’exercer leur activité. Mais cette absence peut-elle être justifiée par la météo ?

Est-ce légal ?

Tout à fait. ‘L’absence ou le retard du salarié en cas d’intempéries (tempêtes, fortes chutes de neige…) n’est pas une faute s’il lui est impossible de se rendre au travail’, précise le site officiel de l’administration française. Si ces conditions sont réunies, pas de sanction en cas de retard ou d’absence, par exemple si les routes sont impraticables et les transports en commun bloqués.

Comment justifier son absence ?

Une condition toutefois : prévenir son employeur. ‘En cas d’absence ou de retard, le salarié doit informer son employeur, c’est une obligation’, prévient dans Le Parisien Me Eric Rocheblave, spécialiste du droit du travail. ‘Une absence injustifiée expose à des sanctions disciplinaires’ et à une retenue sur salaire, pointe l’avocat, qui conseille de ‘rassembler les éléments qui prouvent’ l’existence d’un ‘état de force majeure’. Par exemple, ‘un selfie avec sa voiture bloquée par des congères, des coupures de presse, dans le cas où le phénomène météo est hyperlocalisé’. Si l’employeur met en doute la légitimité de l’absence, ces preuves accumulées peuvent être versées au dossier.

Quelles conséquences sur le salaire ?

L’employeur n’est pas obligé de payer les journées d’absence de ses employés, sauf si la convention collective le prévoit, rappelle BFMTV. Ces journées seront donc retenues sur la rémunération du salarié, mais également sur ses potentielles primes et tickets restaurant. Il est toutefois possible de limiter les dégâts sur la fiche de paie si l’employeur propose des alternatives comme récupérer ses heures d’absence, prendre des congés payés ou des RTT, ou recourir au télétravail. 

Dernière possibilité, exercer son droit de retrait, comme le prévoit l’article 4131-1 du Code du travail en cas de danger grave et imminent lors d’un déplacement professionnel. L’employeur est alors tenu de rémunérer son salarié. ‘S’il estime qu’il est dangereux de prendre l’autoroute verglacée, le salarié peut exercer son droit de retrait, il peut également refuser un déplacement professionnel’, détaille Me Eric Rocheblave. Il précise qu’il suffit de passer un coup de téléphone ou d’envoyer un mail à son patron.

Source : francetvinfo.fr (07 février 2018)