Pour être plus heureux, « accordons moins d’importance au travail »

Revue de Presse

Dans un tribune publiée sur Quartz, le philosophe américain Andrew Taggart se penche sur la place du travail dans nos vies. Selon lui, l’essentiel pour être heureux n’est pas forcément de travailler moins mais surtout d’accorder moins d’importance au travail.

Nous vivons dans l’ère du “tout travail” (“total work” en anglais), explique Andrew Taggart, philosophe, dans une tribune publiée sur le site américain Quartz. Selon lui, toute notre vie est aujourd’hui centrée sur le travail. Non seulement, c’est ce qui nous définit mais en plus, quand on ne travaille pas, on reste dans une logique productiviste.

Nous cherchons à FAIRE des choses pour rester en forme et être en meilleure santé (bien manger, faire du sport…), le tout dans le but de mieux travailler et d’être “plus productif”. Mais pour le philosophe, ce fonctionnement crée surtout de la “souffrance inutile”.

Il explique avoir rencontré des personnes chez qui le travail apportait beaucoup de satisfaction et de récompenses, mais qui en avaient fait le centre de leur vie, jusqu’à se rendre malheureuses. La meilleure solution pour lui serait donc de moins se soucier du travail pour penser davantage à d’autres choses, mais sans forcément travailler moins.

Il rappelle d’ailleurs que les choses les plus importantes dans la vie ne sont pas forcément celles où l’on se sent utile…

Un des points essentiels selon lui pour être plus heureux est de relativiser l’importance de la réussite au travail. Avoir un poste à responsabilités demande beaucoup de sacrifices, et se trouve rarement compatible avec une vie bien équilibrée… “Si avoir une carrière à succès apporte si souvent de la souffrance, alors pourquoi est-ce autant valorisé ?”, se demande Andrew Taggart.

Pour lui, il vaut mieux aller chercher d’autres sources de satisfaction, comme l’art, les loisirs, voire “l’art d’errer, de vagabonder”, de ne rien faire…” explique l’auteur. “Si je ne suis pas juste un travailleur, alors qui suis-je ?”.

Enfin, il termine sa tribune avec une citation de Candide, le personnage de Voltaire : “Arrêtons de philosopher et mettons-nous au travail”. Selon le philosophe en suivant ce conseil, on risque de se gâcher la vie : “Si la solution à votre anxiété est de garder la tête baissée, d’accélérer un peu, et de travailler plus efficacement, vous regretterez un jour la vie qui vous sera finalement passée à côté”.

Mais penser à d’autres choses qu’au travail nécessite aussi de libérer du temps. Alors, finalement, penser moins au travail n’implique-t-il pas aussi de travailler (un peu) moins ? À méditer avant de reprendre le chemin du bureau cet été…

Source : start.lesechos.fr (10 août 2017)