Rachat de trimestres de retraite : la bonne nouvelle fiscale

Revue de Presse

L’assurance retraite vient de prolonger jusque fin mars 2019 le délai pendant lequel les rachats de trimestres retraite normalement prévus en 2018 vont pouvoir être effectués.

Getty Images

Les versements programmés en 2018 pour la retraite pourront être effectués début 2019. Et être ainsi fiscalement déductibles.

Avec l’instauration du prélèvement à la source le premier janvier prochain, les dépenses qui viennent d’ordinaire minorer le revenu imposable avec une année de décalage, ne seront pas, on le sait, déductibles en 2018. Pour une raison très simple : l’impôt dû au titre des revenus courants perçus en 2018 sera purement et simplement effacé par un crédit d’impôt modernisation du recouvrement (CIMR) qui a été mis en place pour éviter une double imposition. D’où le terme ‘d’année blanche’. 

100000000000028000000168aefc267794ab3a74.jpgL’assurance retraite vient de prolonger jusque fin mars 2019 le délai pendant lequel les rachats de trimestres retraite normalement prévus en 2018 vont pouvoir être effectués.

Mais si tout le monde se réjouit de ne pas payer d’impôt sur les revenus 2018, cette mesure fiscale pénalise en parallèle, et entre autres,les personnes qui sont à l’aube d’un départ en retraite et qui souhaitent effectuer un rachat de trimestres… 

Une opération judicieuse pour certains profils

Pour mémoire, le rachat de trimestres permet à une personne qui n’a pas encore atteint son ‘taux plein’, mais qui souhaite tout de même faire valoir ses droits retraite dès l’âge légal (62 ans), d’améliorer le montant de sa future pension de retraite de base (versée par l’Assurance retraite) ainsi que celui de ses futures pensions complémentaires (versées par les caisses AGIRC-ARRCO pour les salariés du secteur privé ou agricole notamment). 

Cette opération reste toutefois très encadrée : elle ne peut avoir lieu qu’avec l’accord de l’Assurance retraite qui doit s’assurer au préalable que les trimestres potentiellement rachetables le sont bien au titre des années d’assurance incomplètes (années au cours desquelles un, deux ou trois trimestres ont été validés, mais non pas quatre) ou d’années d’études supérieures. 

Elle est par ailleurs coûteuse puisqu’il faut compter 3 275€ à 6 472€ pour un trimestre à 60 ans par exemple, selon l’option choisie et les revenus que l’on perçoit. Mais son principal intérêt est qu’elle ‘rapporte’ puisque les pensions perçues vont échapper de façon viagère (c’est-à-dire régulièrement jusqu’au décès) à la décote et aux minorations automatiquement appliquées lorsque les droits retraite ne sont pas liquidés à taux plein. 

Un décalage dans le temps fiscalement intéressant

Mais il y a mieux encore… En effet, les sommes déboursées au titre des rachats sont intégralement déductibles du revenu imposable, sans aucun plafond : une largesse fiscale qui accroit évidemment la rentabilité de cette opération, ce qui est un atout non négligeable. 

Seulement voilà : avec l’année blanche, il n’était plus question de déductibilité… jusqu’à ce que l’Assurance retraite en décide récemment autrement. Après avoir obtenu le feu vert de son ministère de tutelle, le régime de base a en effet prolongé jusqu’à la fin mars 2019, le délai pendant lequel les rachats normalement prévus en 2018 vont pouvoir être effectués. ‘C’est une bonne nouvelle. Faire une demande de rachat n’engage en rien. Il peut donc être opportun de solliciter l’Assurance retraite, pour des raisons de rendement, mais aussi pour se donner la liberté de choisir le moment de son départ’ fait remarquer Emmanuel Grimaud, président de Maximis et de simul-retraite.fr.  

Source :   lexpress.fr (5 juillet 2018)