Réforme des retraites : un sujet à haut risque désormais sur la table

Revue de Presse

Durant sa campagne, Emmanuel Macron s’était engagé à remplacer la trentaine de régimes de retraite existants par un système universel par répartition. Présentation

Après la réforme du Code du travail, et avant celle sur l’apprentissage et la formation professionnelle, le gouvernement va s’attaquer dès ce mardi 21 novembre, à un autre sujet plus sensible encore  : la réforme des retraites, autre promesse du candidat Macron durant sa campagne présidentielle. Concrètement, le chef de l’Etat s’est engagé à remplacer la trentaine de régimes de retraite existants par un système universel par répartition, où un euro cotisé garantirait à tous les mêmes droits à pension. 

En première ligne de ce dossier à haut risque figure Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire aux retraites. Lequel va recevoir une à une les organisations syndicales et patronales pour une première prise de contact officielle.

1) La CGT prête à ‘discuter’

La CFE-CGC ouvrira le bal ce mardi, suivie mercredi par l’organisation patronale U2P, les syndicats FO et CFDT le 27, la CFTC le 28, ou encore l’Unsa le 30.Le rendez-vous avec la CGT n’était pas encore fixé lundi après-midi, mais son secrétaire général Philippe Martinez a laissé entendre dans la matinée sur Cnews que son syndicat irait bien ‘discuter’. 

De son côté, Jean-Paul Delevoye a indiqué  souhaiter ‘porter quelque chose de positif’, reposant sur une ‘solidarité collective qui est plus nécessaire que jamais’. Tout en reconnaissant que  : ‘Les réformes successives ont apporté des réponses relativement proches de l’équilibre budgétaire mais ont augmenté l’anxiété de la population’.

2) Un contexte financier moins favorable

Reste qu’au-delà de la réaction des syndicats, cette réforme se fera surtout dans un contexte financier moins favorable qu’espéré.  Pendant la campagne présidentielle, le candidat Macron affirmait que ‘le problème des retraites n’est plus un problème financier’. Mais c’était sans tenir compte des projections démographiques à long terme de l’Insee, révisées en novembre 2016.

Le Conseil d’orientation des retraites (COR) en a tiré les conclusions en juin  : l’allongement de l’espérance de vie des hommes et la baisse du solde migratoire vont maintenir le système de retraites en déficit plus longtemps que prévu.

Le retour à l’équilibre financier a ainsi été repoussé du milieu des années 2020 au début des années 2040, dans le meilleur des cas.

3) Moins d’actifs que de retraités

Les prévisions budgétaires sur cinq ans du nouvel exécutif, révélées fin septembre, ont à peine amélioré le tableau : le COR entrevoit désormais une légère amélioration à court terme et une sortie du déficit pour 2037 au mieux, selon un rapport provisoire.

Ce redressement un peu moins tardif que prévu est notamment lié à la fusion des régimes complémentaires des salariés du privé, entérinée vendredi dernier par les partenaires sociaux : l’Agirc et l’Arrco, qui seront unifiés en 2019, dégageront la même année un ‘solde technique de 1 milliard d’euros’ et resteront excédentaires aussi longtemps que les revenus d’activité augmenteront de plus de 1% par an.

En revanche, le régime de base de la Cnav (salariés du privé et contractuels du public), sorti du rouge en 2016, y replongera durablement dès 2019 en raison de la baisse constante de la proportion d’actifs par rapport aux retraités.

Source : Sudouest.fr  (21 novembre 2017)