Rencontre discrète au sommet entre Free et Altice

Revue de Presse

Source : challenges.fr (10 janvier 2019

Dexter Goei, président d’Altice et Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad ont déjeuné ce midi dans un restaurant parisien, relançant les rumeurs sur une possible consolidation dans les télécoms.

Les discussions en vue d’une consolidation dans le secteur des télécoms en France auraient-elles repris ? Dexter Goei, président d’Altice et Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad-Free, ont été vus déjeuner ensemble, ce jeudi midi, dans un restaurant du huitième arrondissement parisien. Aucun des deux groupes n’ont apporté de commentaire sur cette rencontre au plus haut niveau. Mais cette discussion entre les hommes de confiance des propriétaires des deux groupes est loin d’être anodine. Et relance les spéculations sur un possible passage de quatre à trois opérateurs sur le marché français.

Basé à New York, Dexter Goei, bras droit de Patrice Drahi, principal actionnaire d’Altice, se focalise désormais sur l’expansion du groupe aux Etats-Unis. Ancien directeur financier d’Iliad, Thomas Reynaud en a pris la direction opérationnelle au printemps dernier. Les deux hommes se connaissent, notamment par leur passé de banquier d’affaires – JP Morgan et Morgan Stanley pour le premier et Société Générale pour le second. Tous deux ont une solide réputation de ‘ deal maker ‘. Ils étaient aux premières loges lors des précédentes tentatives de consolidation, au cours des quatre dernières années.

Nouvelle hypothèse

Les discussions avaient repris, il y a un an, de manière informelle, mais soutenue, selon plusieurs acteurs du secteur. Le scénario envisagé était alors celui d’un rapprochement entre SFR (Altice) et Bouygues Télécom. Elles s’étaient finalement interrompues au début de l’été. La nouvelle hypothèse d’une union entre Iliad et SFR est la seule qui n’ait pas encore été étudiée. Elle tiendrait aujourd’hui la corde, selon un bon connaisseur du secteur. En effet, Martin Bouygues n’a pas l’intention de vendre son activité télécoms et l’évolution du capital d’Orange n’est pas d’actualité.

Un mouvement de consolidation dans le secteur est jugé comme probable par les observateurs. Le gouvernement et le régulateur, l’Arcep, ont implicitement annoncé qu’ils ne s’opposeraient pas à une telle opération. Qui devrait s’enclencher dans les quatre prochains mois  : le processus d’attribution des nouvelles fréquences 5G devrait en effet être lancé au mois d’avril, refermant ainsi la fenêtre de négociations pour cette sixième tentative de consolidation dans les télécoms françaises.