Burn-out : les bonnes pratiques médicales

Revue de Presse

Source : lesechos.fr (22 mai 2017)

La Haute autorité de santé recommande aux médecins d’analyser le poste et les conditions de travail.

Lundi soir après une longue journée de travail, les médecins ont pu prendre connaissance des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour traiter le burn-out chez leurs patients . Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas reconnu comme une maladie, mais in fine ce sont les professionnels de santé qui prennent en charge ses conséquences sur la santé physique, émotionnelle et mentale.

Dans son mémo, la HAS souligne que l’analyse du poste et des conditions de travail est indispensable, et que le médecin traitant doit parler avec le médecin du travail (avec l’accord du patient). La HAS énumère les facteurs de risques psycho-sociaux : intensité du travail (y compris objectifs irréalistes), confrontation à la souffrance ou à la mort, manque d’autonomie, relations dans le travail, conflit de valeurs, insécurité de l’emploi.

Toxicité du monde professionnel

Les préconisations de la HAS sont frappées au coin du bon sens. Elles ne sont toutefois pas inutiles, alors que 200 médecins sont poursuivis devant les instances ordinales par des entreprises, pour avoir écrit que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail. La HAS souligne la toxicité croissante du monde professionnel, et légitime l’intervention des médecins : « L’évolution des conditions et des organisations de travail est associée à une prévalence croissante des facteurs de risque psycho-sociaux susceptibles de porter atteinte à la santé à la fois physique et mentale », écrit-elle.

le problème c’est la reconnaissance par les entreprises des facteurs d’agression

« On voit du burn-out régulièrement, ce sont des excès de travail ou des relations délétères, souvent chez des cadres intermédiaire ou supérieurs », raconte Claude Leicher, le président du syndicat de généralistes MG France. « On sait faire, il faut soustraire les gens à la pression », assure-t-il.

La HAS privilégie effectivement les arrêts de travail aux anti-dépresseurs. « Les médecins savent ce qu’ils ont à faire en cas de burn-out ; le problème c’est plutôt la reconnaissance par les entreprises des facteurs d’agression », regrette Claude Leicher. Les victimes sont considérées comme trop faibles pour supporter la pression, alors qu’en réalité c’est souvent l’organisation qui meurtrit et qui détruit ses propres salariés.