Ces salariés en télétravail à temps plein

Revue de Presse

Le cabinet d’expertise comptable O3 Experts, à Tours, vient d’embaucher trois collaborateurs sur des postes de visiotravail.

Si le recours au télétravail demeure la plupart du temps occasionnel, certains salariés le pratiquent quotidiennement. Illustrations.

Télétravail, travail à distance ou travail flexible, visiotravail : peu importe le nom qu’on lui donne. La transformation digitale est passée par là. Elle permet de ne plus avoir à se rendre au bureau pour exercer son métier. Selon une étude menée fin 2016 par Wrike, fournisseur privé d’accès internet de gestion de projet, près de 20 % des entreprises françaises (18,3 %) autorisent leurs salariés à travailler à domicile sans restriction.

Du domicile à l’espace de coworking Ramenés à l’Indre-et-Loire, les chiffres sont beaucoup plus difficiles à obtenir. Mais le phénomène ne lui échappe pas. Le cabinet d’expertise comptable O3 Experts, à Tours, a ainsi initié une organisation particulière en créant une filiale agréée «  entreprise adaptée » pour trois de ses salariés diplômés, atteints de handicaps ou de troubles psychiques. Leurs compétences respectives leur permettent de rédiger des procès-verbaux ou des actes pour le compte d’avocats fiscalistes, de faire de la comptabilité pour une Scop de salles de cinéma, etc. Et pour Irène, recrutée via le club handicap du Medef, les conditions de (visio) travail lui conviennent parfaitement  : «  J’aime être seule pour me concentrer, travailler à mon rythme et gérer mon stress… ». «  Nous continuons de les former dans nos murs, indique leur responsable, Nicolas Pontroué. L’idée, c’est de ne pas les laisser en solo. Nous échangeons avec eux par écrans interposés. » O3 Experts Entreprise adaptée va tenter l’expérience dans les mois qui viennent avec des autistes.

Direction Villandry, où Emilie Hervet exerce, depuis chez elle, le métier de consultante commerciale pour le groupe Figaro Classified. Sa mission  : proposer un accompagnement auprès des directeurs des ressources humaines dans leurs enjeux de recrutement sur le Centre-Val de Loire par des solutions média. «  Je suis rattachée à l’agence de Nantes et nous sommes deux sur vingt collaborateurs à travailler ainsi. Je passe 40 % de mon temps en home office et 60¨% en déplacement. Je n’ai pas d’obligation d’horaires mais un objectif de résultats. Il faut de la rigueur et de l’organisation. La confiance de l’employeur également. »

A Tours et dans son agglomération, une dizaine d’espaces de coworking ont vu le jour et accueillent les télésalariés de passage… ou non. Cyrielle a pris un bureau en location longue durée dans celui de la pépinière d’entreprises du Sanitas. Ingénieure en bâtiment, elle est salariée de Florès – basée à Lyon – qui n’emploie que des télétravailleurs (12 personnes). «  Le seul point négatif, c’est de ne pas pouvoir discuter avec ses collègues et de passer à côté de la culture d’entreprise », semble-t-elle regretter.

Sur le même plateau, installé depuis mars dernier, voici Noé, conseiller en acoustique auprès des maîtres d’œuvre. Ses collègues sont en agence à Paris et Aix-en-Provence ou autonomes, comme lui, à Nantes et Nice. «  Moi, c’est le télétravail qui m’a maintenu dans l’emploi. Mais j’ai trouvé le bon équilibre en sortant de chez moi… »

Source : Lanouvellerepublique.fr (26 décembre 2017)