Conditions de travail : l’impact du numérique

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Source : camip.info (20 mars 2017)

Si le développement du numérique est porteur d’opportunités en termes d’amélioration de la qualité de vie des travailleurs, il est également facteur de risques accrus pour leur santé, liés en particulier à une augmentation mal maîtrisée de la charge de travail, engendrée par une culture de l’urgence et de l’immédiateté (intensification du travail du fait des très nombreux échanges perçus parfois comme trop rapides et trop faciles) pouvant engendrer des risques psychosociaux.
C’est dans cet objectif que le plan « Santé au Travail » 2016-2020 prévoit une sensibilisation forte des entreprises sur la nécessité d’intégrer dans l’évaluation des risques les questions liées au numérique et le développement de la formation des acteurs (y compris pour les télétravailleurs). L’employeur qui est le garant de la politique de prévention dans son entreprise devra prendre « une part active pour définir par la voie de la concertation et de la négociation, un cadre approprié répondant tant aux intérêts de l’entreprise que des salariés ».
La connexion quasi-permanente aboutit au brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle. Pour y remédier, la loi du 8 août 2016 a consacré l’existence d’un « droit à la déconnexion » avec nécessité de définir ses modalités. Le nomadisme engendré par les outils numériques conduit à l’isolement des salariés. Il faut « recréer du collectif » et ouvrir une concertation sur le développement du télétravail et du travail à distance.
Les plateformes numériques collaboratives, occupant une place croissante, la loi du 8 août 2016 permet de faire bénéficier les travailleurs qui utilisent leur services, de droits sociaux minimaux, dans des conditions adaptées à la réalité de leur activité : droits individuels (dispositif d’assurance couvrant les accidents pris en charge par les entreprises gestionnaires de ces plateformes, droit d’accès à la formation professionnelle continue, droit à la validation des acquis de l’expérience) ; mais aussi droits collectifs.