Des passerelles entre les deux blocs

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Source : liberation.fr (3 mars 2016)

Les deux camps sont-ils aussi tranchés ? Pas si sûr. Notamment du côté des réformistes, dont les interprétations du contenu de la déclaration commune laissent entrevoir de sérieuses divergences ( « Ce texte intersyndical, c’est du symbolique, le plus petit dénominateur commun. Notre propre cahier de revendications est bien plus large, puisque nous nous opposons aux accords offensifs et au référendum d’entreprise», explique Franck Mikula de la CGC. Ainsi, si la centrale des cadres se refuse à parler de retrait, elle plaide pour une très large refonte du texte. Quant à l’UNSA , également opposée au référendum, elle est aussi plus critique que la CFDT. Sur la forme en revanche, les « réformistes» s’accordent pour privilégier la négociation avec le gouvernement.

Mais ils ont aussi décidé de passer à l’action pour appuyer leurs revendications. La date du 12 mars est avancée. Rien de fou, toutefois, puisque la mobilisation devrait se cantonner à des rassemblements, des conférences ou encore des distributions de tract.

Ensuite ? Tout est possible, estime Florence Dodin, de l’UNSA d’autant qu’ « il y a une véritable attente des salariés dans les entreprises». Pas impossible donc que certains « réformistes» musclent leur méthode, si le gouvernement ne leur donnait pas satisfaction. Reste qu’il est peu probable que la CFDT et l’UNSA se mêlent alors aux rangs des « contestataires». Un pas que pourrait par contre franchir la CGC.
Pour l’heure, afin de « laisser toutes ses chances au dialogue», le syndicat des cadres n’a pas lancé d’appel à manifester le 9 mars. « Il n’y a pas de consignes confédérales, mais je n’exclus pas que nos syndiqués y participent», note toutefois Mikula. Et après ? « On ne s’interdit rien.» Pour preuve, jeudi après-midi, la CGC a fait un rapide passage à la réunion intersyndicale organisée au siège de la CGT et portant sur les prochaines mobilisations.