Grève au ministère du Travail : le début des hostilités pour le gouvernement?

Revue de Presse

Alors qu’une grève a été votée mardi par les syndicats du ministère du Travail pour exprimer leur mécontentement à l’égard de leur dirigeante et des probables ordonnances visant à réformer le Code du travail, Luc Bérille, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), a commenté à Sputnik les enjeux à venir.

Selon Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA, un des sujets d’importance que les autorités françaises, et notamment la nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud, auront à gérer pour échapper à la colère des syndicats, serait « l’équilibre social» des ordonnances sur la réforme du travail qui seront bientôt prises par le gouvernement.

« Si on veut mieux réguler les relations sociales en France et que l’on veut que le Code du travail y participe, il faut développer et reconnaître la place du dialogue social et de la négociation», a indiqué l’interlocuteur de Sputnik.

Et de préciser qu’en trois ans, le code de travail avait déjà été modifié à quatre reprises et qu’ « on ne [savait] même pas quels [étaient] les effets concrets des modifications qui ont été faites», étant donné qu’elles [commençaient] seulement à s’appliquer». Selon l’expert, il n’y a toujours « aucun bilan», mais le gouvernement français souhaite introduire de nouveaux changements.

M.Bérille a également énuméré d’autres questions essentielles qui devront être abordées par le ministre du Travail, y compris celle du licenciement.

« À l’UNSA, nous ne partageons pas l’idée qu’en abaissant les protections du Code du travail, en facilitant les licenciements, au final mis bout à bout, on facilitera les embauches […]. De la flexibilité sans la sécurité, c’est la loi de la jungle, c’est malheur aux plus faibles des salariés et aux plus faibles des entreprises», a remarqué l’expert.

Selon lui, on n’embauche dans une entreprise pas parce que le contrat de travail est plus ou moins souple, mais parce que l’on a besoin d’embaucher.

« Le principal élément dans l’emploi, le problème numéro un en France, c’est avant tout la question de l’activité économique», a insisté M.Bérille.

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, en poste depuis à peine un mois, est déjà confrontée à la grogne des syndicats. L’ensemble des syndicats du ministère du Travail ont lancé mardi un appel à la grève afin que le gouvernement stoppe les baisses d’effectifs (-20% sur les dix dernières années, chiffre évoqué par les syndicats) et pourvoie les postes vacants.

Source : fr.sputniknews.com (22 juin 2017)