L’accélération en trompe-l’œil des opérateurs dans la 4G  

Revue de Presse

Selon l’Arcep (le régulateur des télécoms), Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free couvrent aujourd’hui respectivement 92%, 90%, 91% et 82% de la population en 4G. Mais en termes de couverture globale, les chiffres sont beaucoup moins bons. (Crédits : Reuters) Selon l’Agence nationale des fréquences (ANFR), le nombre de sites 4G mis en service dans l’Hexagone en 2017 a bondi de 25% par rapport à l’année précédente. Il n’empêche, en matière de couverture très haut débit pour la téléphonie mobile, la France reste très en retard sur ses voisins européens.

100000000000026400000132134a12f2c7e6aff6.jpgSelon l’Arcep (le régulateur des télécoms), Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free couvrent aujourd’hui respectivement 92%, 90%, 91% et 82% de la population en 4G. Mais en termes de couverture globale, les chiffres sont beaucoup moins bons.

Au premier abord, les chiffres du dernier observatoire de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), publiés ce mardi, paraissent élogieux. Selon cette étude, les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont poursuivi leurs efforts pour déployer le très haut débit mobile dans l’Hexagone. Concrètement, le nombre de sites 4G (sur lesquels les opérateurs installent leurs antennes) mis en service en 2017 a bondi de 25%, pour atteindre les 34.448. Aujourd’hui, c’est Bouygues Telecom qui dispose du plus grand nombre de sites 4G mis en service (14.592), suivi par SFR (14.129), Orange (14.032) et Free (9.667). En 2017, c’est l’opérateur au carré rouge qui a allumé le plus de sites 4G (4.294). Il est talonné par Orange (3.994) et Bouygues Telecom (3992). Tandis que Free, de son côté, ferme la marche (2.099).

Même si ces chiffres montrent que les opérateurs font indéniablement des efforts pour déployer le très haut débit mobile, la couverture de la France demeure toutefois bien inférieure à celle de ses camarades au sein de l’UE. Dans un rapport publié par la Commission européenne l’an dernier, l’Hexagone échouait à une piètre 24e place en matière d’accès à la 4G sur le territoire. Pis, en novembre dernier, [une étude de la société britannique OpenSignal, spécialisée dans les cartes de couverture mobile, plaçait l’Hexagone en 65e position au niveau mondial, concernant la «  disponibilité » de cette technologie, derrière le Cambodge, la Grèce ou l’Inde.

L’Etat met la pression

C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics et le régulateur des télécoms ne cessent d’appeler les industriels à étoffer leurs infrastructures. L’année dernière, l’Arcep, le gendarme du secteur, a lancé plusieurs initiatives pour inciter les opérateurs à mieux couvrir le pays. Au mois d’octobre, l’institution a notamment publié [de nouvelles cartes de couverture mobile- pour aider les Français à mieux choisir leur opérateur selon l’endroit où ils vivent. Cet outil, censé indiquer les «  trous de couverture » des Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free constitue, dans une certaine mesure selon l’Arcep, un levier pour inciter les acteurs à étendre davantage leurs réseaux.

Enfin, le gouvernement négocie en ce moment même avec les opérateurs pour accélérer sensiblement la couverture mobile de la France. L’enjeu, pour les pouvoirs publics, est notamment d’apporter le mobile [aux centaines de villages et hameaux qui n’en disposent toujours pas-. Mais depuis des semaines, les discussions [sont particulièrement difficiles avec les opérateurs- et il n’est pas dit qu’elles débouchent sur un accord. Pour rappel, les Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free couvrent aujourd’hui respectivement 92%, 90%, 91% et 82% de la population en 4G. Mais en termes de couverture globale du pays, les chiffres sont bien moins bons. Orange et SFR couvrent ainsi 65% du territoire en 4G, contre 61% pour Bouygues Telecom, et 48% pour Free.

Source : Latribune.fr (10 janvier 2018)