La 4G fixe, la fausse bonne idée des télécoms

Revue de Presse

Pour accélérer le développement du très haut débit et tenir son ojectif de 100% de couverture des Français en 2022, le gouvernement cherche à exploiter les réseaux mobiles en complément du fixe.

L’accès à Internet à très haut débit pour tous les Français d’ici à 2022 est une des priorités du gouvernement d’Édouard Philippe. Ne manquent que les moyens pour y parvenir. La fibre dans tous les foyers n’arrivera pas d’un coup de baguette magique. C’est un chantier de longue haleine, qui devrait coûter encore 35 milliards d’euros aux opérateurs télécoms, aux pouvoirs publics et aux collectivités locales. Pour que tout le monde puisse surfer à pleine vitesse sur le Web, même sans fibre, le mobile paraît être la meilleure des solutions.

Bouygues Telecom, Orange et SFR ont mis sur le marché des box 4G, ou 4G Box, permettant de se connecter de chez soi à Internet en très haut débit, via un réseau mobile. Ensuite, la box recrée un réseau fixe local. Apparemment, la solution est idéale pour connecter les foyers isolés, dès lors qu’ils sont couverts par le réseau 4G. Seulement, ce système comporte de nombreuses limites. Il ne permet pas de recevoir la télévision par la box, car ce serait bien trop gourmand en bande passante. Même sans cela, le réseau pourrait tomber en cas de déploiement massif. « Les consommations enregistrées pour nos clients 4G Box sont au moins équivalentes à celles de nos plus gros forfaits mobile», glisse Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom. Les abonnés consomment environ 50 Go de data par mois, chiffre qui peut grimper jusqu’à 200 Go dès lors que l’utilisateur est client de services en ligne comme Netflix. Pour le moment, la solution est déployée dans des zones peu densément peuplées. Elle tient donc la route. Mais à plus grande échelle, elle ne semble pas viable.

Le futur de l’hybride fixe/mobile pourrait venir des États-Unis où Verizon teste déjà des applications de la 5G, la future génération de téléphonie mobile. Elle couple un réseau fibre tiré au plus près des clients alors que « le dernier mile» est couvert en 5G. Si elle devait s’imposer, cette solution mixte pourrait venir directement concurrencer les offres commerciales en fibre jusqu’au domicile (FTTH). Cela pénaliserait l’opérateur le plus avancé dans ce dernier domaine : Orange.

Source : LeFigaro.fr (4 juillet 2017)