Les fonctionnaires attendent des mesures en faveur de leur pouvoir d’achat

Revue de Presse

Le gouvernement reçoit les syndicats des fonctionnaires cet après-midi. Au centre de cette réunion sur les salaires, les agents des fonctions publiques réclament une hausse de leur pouvoir d’achat.

Après les manifestations du 10 octobre, les syndicats de fonctionnaires sont reçus par Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics pour la réunion annuelle sur les salaires. Un rendez-vous sous haute tension avec des fonctionnaires qui voient dans les plans du gouvernement la suppression de 120 000 postes d’ici la fin du quinquennat, le gel des rémunérations, la hausse de la CSG, le rétablissement du jour de carence, la rémunération au mérite… 

 

Sur le fond, les syndicats estiment que le gouvernement porte davantage ses efforts pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés du privé que celui des fonctionnaires. Plusieurs mesures font même grincer des dents. 

 

Pour le gouvernement, la hausse des rémunérations pour les fonctionnaires aura été de 4% en moyenne en 2017. Les syndicats, eux, ont une perception différente. « La réalité des fiches de paie n’est pas celle que décrit le ministre», explique l’Unsa fonction publique.

 

Selon l’Insee, la rémunération globale des fonctionnaires a progressé en 2015 dans la fonction publique d’Etat (+ 0,4 % sur le salaire net), territoriale (+ 0,8 %) et hospitalière (+ 0,7 %). Le point d’indice, unité de base de leur rémunération des fonctionnaires, a été revalorisé de 0,6 % fin 2016 et de 0,6 % début 2017. Entre-temps, les cotisations retraite ont été augmentées de 0,27 % à 0,40 % par an. …/…

Gérald Darmanin va devoir justifier auprès des syndicats, comme il a déjà prévenu au mois de juin, le gel du point d’indice cette année.  

Des compensations à la hausse de la CSG

Dans le même temps, le ministre des Comptes publics va devoir démontrer que la hausse de 1,7 point de la cotisation sociale généralisée (CSG) n’aura pas d’impact sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Dans le privé, cette hausse sera compensée par la suppression des cotisations chômage et maladie, mise en place progressivement à partir de 2018.

Or, pour les fonctionnaires le gouvernement s’est juste engagé à « neutraliser » cette perte de revenu par des baisses de la cotisation exceptionnelle de solidarité (CES, 1 %) pour certains, et par une prime compensatoire pour les autres. C’est en partie sur ce point que les syndicats seront attentifs aux propositions de Gérald Darmanin.

 

Autre point sensible. Pour le gouvernement, il n’est pas question de rétablir la journée de carence dans la fonction publique, qui avait été mise en place par Nicolas Sarkozy en 2012 et retirée deux ans après par la gauche. Si un fonctionnaire est en arrêt-maladie, le premier jour ne lui sera pas payé, afin de lutter contre l’absentéisme. Une mesure qui devrait permettre d’économiser 170 millions d’euros à l’Etat. 

Enfin, le gouvernement devrait préciser le nombre de suppressions de poste envisagé dans la fonction publique dès l’année prochaine. Emmanuel Macron a promis, durant la campagne présidentielle, une baisse de 120 000 fonctionnaires.

Source : leparisien.fr (16 octobre 2017)