Pourquoi Orange se lance dans la banque

Revue de Presse

Source : extrait de lemonde.fr (2 avril 2017)

L’opérateur devrait lancer en France, mi-mai, Orange Bank, son nouveau service de banque en ligne, le plus gros pari de son patron, Stéphane Richard.

A la mi-mai, si tout va bien, Orange lancera en France Orange Bank, son nouveau service de banque en ligne, le plus gros pari de son patron, Stéphane Richard, depuis son arrivée à la tête du groupe en 2011. Un pas de côté qui s’explique par la maturité de l’industrie des télécoms. Face à des clients suréquipés qui en demandent toujours plus, les opérateurs se livrent une concurrence féroce, craignant de devenir de simples fournisseurs de tuyau sans valeur ajoutée. Le chiffre d’affaires d’Orange France a ainsi reculé de 1 % l’an passé.

Pour sortir d’une spirale jugée infernale, chacun a sa recette. SFR a opté pour les contenus en investissant massivement dans le sport. Orange a fait le choix de la banque. L’opérateur espère convaincre 2 millions de clients d’ici à 2025, et générer 400 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les services financiers dès 2018. Déjà lancé en Pologne, le service, s’il rencontre le succès espéré, pourrait ensuite être étendu à la Roumanie, à l’Espagne et à la Belgique.

L’opérateur s’est déjà fait la main dans les services financiers en Afrique, où son service de paiement Orange Money comptait, fin décembre, quelque 29 millions de clients, dont 8,4 millions d’actifs, et affichait un chiffre d’affaires en hausse de 58 % sur un an. D’autres ont mené des expériences encore plus prometteuses : au Kenya, Vodafone génère 26 % de son chiffre d’affaires grâce à son service bancaire M-Pesa, qui revendique 17,6 millions d’utilisateurs pour 26,6 millions de clients mobile.

Mais ce succès, qui s’explique par le faible taux de bancarisation de l’Afrique, va être difficilement réplicable en Europe. Pourtant, ici aussi, le paiement mobile commence à émerger, notamment avec Apple Pay. « Quel rôle joueront les opérateurs télécoms dans la chaîne de valeur ? Orange pouvait choisir de rester un petit élément technologique d’un ensemble plus grand, ou d’aller plus loin en devenant une banque », analyse Sylvain Chevallier,…