Stephane Richard candidat à un troisième mandat à la tête d’Orange

Revue de Presse

Source : lesechos.fr (9 juin 2017)

L’actuel patron de l’opérateur télécoms a informé en avril son conseil d’administration de son intention de se représenter.

Le PDG d’Orange Stéphane Richard est candidat à un troisième mandat à la tête de l’opérateur télécom, a-t-on appris de source proche du dossier. Son mandat actuel, de quatre ans, arrive à échéance en mai 2018.

Selon nos informations, il a informé son conseil s’administration en avril de sa décision de se représenter. Au cours de ce conseil il a affirmé qu’il souhaitait continuer à diriger cette entreprise comme il le fait depuis huit ans. Le conseil a accueilli la nouvelle de manière positive. « J’aime profondément ce que je fais. Je crois avoir acquis un certain capital confiance », avait notamment déclaré Stéphane Richard en février lors de la présentation des résultats 2016 d’Orange, ajoutant ne pas avoir « d’autres projets professionnels ».

Plan stratégique

Stéphane Richard, 55 ans, a engagé un plan stratégique chez Orange jusqu’en 2020, qu’il a envie de mener à terme. Il a par ailleurs lancé Orange dans la banque mobile, avec Orange Bank, le plus gros chantier du groupe ces dernières années. En octobre, il compte présenter à ses actionnaires d’autres orientations pour Orange à horizon 2025.

Il peut se targuer d’avoir réussi à pacifier l’entreprise ébranlée par une vague de suicides lorsqu’il en a pris la direction. En interne, l’homme est très apprécié de ses salariés qui n’aspirent pas au changement. Orange a aussi su résister à la tornade Free qui a débarqué en 2012 sur le marché des télécoms avec ses tarifs défiant toute concurrence. L’opérateur a renforcé ses positions en Espagne et en Afrique, via des acquisitions, et est sorti de Grande-Bretagne.

Concurrence dans les contenus

L’an dernier, Stéphane Richard a été au coeur des discussions en vue d’une vaste recomposition du secteur des télécoms avec l’hypothèse d’un mariage entre Orange et Bouygues Telecom. L’opération a cependant échoué.

Aujourd’hui, le patron d’Orange mise plus sur les nouveaux métiers (banque, santé, cybersécurité…) pour développer Orange, que sur une nouvelle tentative de consolidation des télécoms en France. Depuis plus d’un an, il fait face à la rude concurrence de SFR dans les contenus audiovisuels (droit sportifs, cinéma, séries télé).

Depuis plusieurs mois, Orange cherche à se rapprocher de Canal+ dont il est le premier distributeur pour contrer SFR. L’hypothèse d’un rapprochement capitalistique avec Vivendi, la maison-mère de la chaîne cryptée, régulièrement évoquée, ne semble cependant pas à l’ordre du jour.

Affaire Tapie

La succession de Stéphane Richard devrait se décider en février 2018. L’Etat, actionnaire d’Orange, qui détient 29 % des droits de vote (via l’Agence des participations de l’Etat et la BPI), jouera un rôle prépondérant. Il possède trois administrateurs au conseil de l’opérateur télécom.

Seule ombre au tableau pour le manager : sa mise en examen dans l’affaire Tapie pour escroquerie en bande organisée et complicité de détournement de fonds publics. Un renvoi en correctionnelle est probable en 2018. Le renouvellement de mandat pourrait néanmoins intervenir avant que l’on connaisse le verdict du procès. « Cette affaire n’a aucun rapport avec Orange et n’a jamais eu de conséquence sur la capacité de Stéphane Richard à renouveler le groupe », affirme une source proche du dossier. Lors de son précédent renouvellement, en 2014, le patron d’Orange était déjà mis en examen