Télécoms : l’Arcep veut accélérer la couverture en très haut débit mobile

Revue de Presse

Le régulateur français des télécoms, l’Arcep, ambitionne d’accélérer la couverture du pays en très haut débit mobile en renforçant les obligations des opérateurs dans le cadre d’un examen anticipé du renouvellement de leurs précieuses fréquences, a déclaré son président, Sébastien Soriano, à l’agence Reuters, mercredi 26 juillet.

L’Arcep discute avec le gouvernement pour lancer dès à présent les discussions en vue du renouvellement des autorisations pour les bandes de fréquences mobiles 900 mégahertz, 1 800 mégahertz et 2 100 mégahertz, dont l’échéance arrivera pour les premières en 2021, a expliqué M. Soriano.

S’il reconnaît l’effort d’investissement des opérateurs télécoms, qui ont déboursé un montant record de près de 9 milliards d’euros dans leurs réseaux l’an dernier, le président de l’Arcep estime que la couverture mobile souffre encore d’insuffisances, en particulier dans les zones faiblement habitées.

« On rencontre une exaspération dans les zones vraiment rurales sur cette question de la couverture. Le mobile est devenu l’accès de référence pour la voix et pour la data, la demande sociale est là, explique-t-il dans un entretien. C’est la raison pour laquelle nous avons ouvert un dialogue sur un enrichissement très significatif des obligations des opérateurs dans les zones rurales. »

La 3G dans 4 000 bourgs

Le programme « zones blanches-centres-bourgs » engagé depuis plusieurs années a permis de résorber une partie des déficits de couverture. Au 30 juin, les opérateurs ont notamment tenu leur engagement d’apporter la 3G aux 4 000 centres-bourgs concernés à l’exception de trois communes, a indiqué l’Arcep dans un bilan diffusé mercredi.

Selon les dernières données, 92 % des centres-bourgs situés jusqu’ici en zone blanche sont désormais couverts en voix et texte mais également en Internet mobile 3G, les 8 % restants correspondant aux communes où les travaux d’aménagement de pylônes par les pouvoirs publics n’ont pas encore été réalisés. Au total, ce sont 3 290 communes qui ont vu leur centre-bourg couvert en voix et texte, et 3 523 qui ont vu l’arrivée de l’Internet mobile au cours des derniers mois, précise l’Autorité.

Reste que 23 communes présentes historiquement dans le programme de couverture des zones blanches, ainsi que 268 communes identifiées en 2016 et 273 communes ajoutées en 2017, ne disposent toujours pas de couverture.

Sur ces territoires, « les déploiements des opérateurs seront suivis avec une attention particulière », ces derniers devant y apporter la 3G « au plus tard six mois après la mise à disposition d’un pylône par les pouvoirs publics ». L’Autorité de régulation compte ainsi mener une campagne de vérification sur le terrain durant le second semestre afin de faire un point plus précis sur la couverture.

Améliorer la couverture en 4G

L’Arcep souligne également les efforts réalisés par SFR, Orange et Bouygues Telecom en matière de 4G, ces derniers couvrant désormais respectivement 74 %, 69 % et 67 % de la population en zone peu dense en Internet mobile très haut débit.

Les trois opérateurs devaient avoir couvert 40 % de la population dans les zones peu denses avant le 17 janvier 2017, obligation qui découlait de l’attribution de la bande de fréquence des 800 mégahertz fin 2011. Le quatrième opérateur, Free, qui n’avait pas d’obligation de couverture dans la zone peu dense jusqu’ici, couvre pour sa part 47 % de la population qui y vit. Il devra en couvrir 50 % en 4G d’ici au 17 janvier 2022.

Des avancées encore trop lentes aux yeux de nombreux élus locaux confrontés aux pressions de leurs administrés. L’actuel gouvernement a fait de l’amélioration de la couverture fixe et mobile un enjeu prioritaire afin de lutter contre le sentiment d’abandon de certaines régions. Lors de la conférence nationale des territoires mi-juillet, le président Emmanuel Macron a fixé un nouvel objectif en 2020 pour garantir une couverture fixe en haut et très haut débit à l’ensemble du territoire.

Le président de l’Arcep juge également essentiel d’améliorer la couverture en 4G. Ressources rares et convoitées, les fréquences pourraient constituer un argument massue pour les pouvoirs publics dans leurs discussions avec des opérateurs qui peuvent, eux, faire valoir qu’ils respectent l’essentiel de leurs obligations actuelles dans le mobile.

Source : lemonde.fr (26 juillet 2017)