Un nouveau lobby des télécoms est né

Revue de Presse

Source : lesechos.f (11 avril 2017)

Une vingtaine de petits opérateurs locaux se sont réunis pour créer l’AOTA et peser davantage auprès du régulateur et des grands acteurs du secteur.

Dans les télécoms, l’heure est à l’unité et au rassemblement, du moins chez les petits opérateurs. Une nouvelle fédération professionnelle vient de voir le jour. L’AOTA, l’Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs, regroupe 22 entreprises, employant près de 500 salariés, et réalisant un chiffre d’affaires cumulé proche de 100 millions d’euros. Parmi ces premiers membres, on retrouve des sociétés comme Adenis, Netalis, Muona ou encore Hexatel.

Il s’agit essentiellement de petits opérateurs spécialisés sur le marché entreprises, et implantés au niveau local. Des acteurs qui peinent à se faire entendre par les grands opérateurs, les équipementiers, les autorités ou encore le régulateur. « En restant seuls dans notre coin, on ne pèse pas lourd. Mais en parlant d’une seule voix, on sera davantage écouté, et le rapport de force pourra évoluer », commente David Marciano, le président d’AOTA et co-dirigeant de Adenis.

L’association est née du besoin pour ces petits opérateurs de faciliter l’accès aux réseaux fibre de Orange et SFR , qui dominent le marché entreprises. Et de pouvoir ainsi proposer des offres très haut débit plus compétitives à leurs clients.

Plus qu’un simple lobby

L’AOTA partage ce combat avec d’autres opérateurs alternatifs, plus importants, dont les intérêts sont défendus par un autre lobby : Alternative Telecom. Celui-ci a exprimé la semaine dernière ses inquiétudes sur le sujet . « La problématique est similaire et on dit à peu près la même chose sur la fibre », reconnaît David Marciano. Qui précise toutefois que « l’ADN de notre association est plus opérationnel ». Des premiers contacts ont été noués avec les grands opérateurs, avec un accueil jugé plutôt positif.

L’AOTA ne veut pas se définir comme un simple lobby, qui viendrait concurrencer les autres fédérations du secteur. S’ils se focalisent aujourd’hui sur le volet réglementaire, ses membres, qui se voient « comme des confrères et pas des concurrents », veulent aller plus loin.

Ils imaginent à l’avenir regrouper les commandes en terme d’équipements, travailler en commun pour certains clients, etc. « Les télécoms sont l’un des métiers où on peut mutualiser le plus facilement les coûts. En se rassemblant, on peut tous en bénéficier », espère Nicolas Guillaume, le secrétaire général de l’association et dirigeant de Netalis.