Concertation « Réforme de l’apprentissage »

Revue de Presse

Les 2èmes réunions des groupes de travail « GT1 : « Parcours de l’apprenti » et GT2 : « Entreprise et apprentissage » ont eu lieu jeudi dernier.

GT1 : « Parcours de l’apprenti »

Les thèmes discutés ont porté principalement sur l’opportunité de développer le dispositif DIMA (Dispositif d’initiation aux métiers par alternance) ou de créer d’autres passerelles pour sécuriser le parcours de l’apprenti, ainsi que sur les aides et soutiens qui facilitent les conditions de vie des jeunes qui s’engagent dans cette voie de formation.

Si le DIMA est apparu pour une majorité de participants comme un dispositif qu’il faut développer, l’UNSA a fait remarquer qu’il était difficile de se prononcer sur un dispositif dont aujourd’hui nous ne connaissons pas suffisamment les indicateurs de réussite. En effet, les seules données disponibles et communiquées lors de la 2ème plénière (consacrée aux éléments de diagnostic partagés) indiquent que 50% des élèves entrés sur un DIMA accèdent à un contrat d’apprentissage.

L’absence de statistiques sur la réussite au diplôme, sur l’insertion professionnelle durable, ainsi que sur les retours en formation pose donc aujourd’hui problème.

Si nous ne sommes pas opposés à ce dispositif, l’UNSA a rappelé que tout jeune doit avoir acquis le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, à la fin de la scolarité obligatoire. Développer un dispositif qui ne remplirait pas cet objectif risque d’insécuriser le jeune dans son futur parcours d’apprenti.

D’ailleurs, l’acquisition des compétences de bases est posée comme un préalable par tous les participants du groupe.

Aussi, nous proposons de développer les actions de type A-A-R (Actions d’accueil et de remobilisation) portées par la MLDS (Mission de lutte contre le décrochage scolaire) qui privilégient des parcours individualisés, modulaires et de durées variables dont les objectifs sont :

– Le renforcement des connaissances

– L’élaboration d’un projet de formation et professionnel

– L’alternance progressive

– L’accompagnement personnalisé

Par ailleurs, l’UNSA n’est pas opposée à l’organisation de parcours mixtes de type 2+1 pour les bacs pro et 1+1 pour les BTS. Cette organisation peut constituer un levier d’efficacité et d’attractivité pour la voie professionnelle sous statut scolaire et en apprentissage.

Les différentes modalités d’accès au contrat d’apprentissage, permettant la réussite du diplôme puis l’insertion professionnelle, supposent que l’accompagnement global du jeune soit renforcé.

Pour l’UNSA, la réussite du parcours de l’apprenti est conditionnée à :

– La professionnalisation des acteurs à la pédagogie de l’alternance

– Un dialogue renouvelé et de confiance mutuelle entre toutes les parties prenantes (processus qualité)

– La création d’aides pour l’accès au logement, à la mobilité, à la santé et à la culture

GT2 « Entreprises et apprentissage »

La thématique principale de cette 2ème réunion a été l’amélioration du lien entre le CFA et les entreprises. Comment répondre notamment aux aléas de l’activité de l’entreprise ?

Si les interventions des divers participants se sont focalisées sur le rôle du maître d’apprentissage, c’est la fonction d’accompagnement du jeune sur les lieux de formation (CFA et entreprise), colonne vertébrale d’un parcours en alternance, qui a traversé les débats.

Pour l’UNSA, renforcer le lien entre les CFA et les entreprises est une évidence. Néanmoins pour y parvenir, il est nécessaire de :

– Formaliser les attendus et les objectifs de chacun : alternant, CFA et entreprise

– Développer la place de l’entreprise dans le processus de formation : les objectifs pédagogiques doivent être explicités et évalués

– Le maître d’apprentissage doit avoir connaissance du référentiel de certification

– Le CFA doit se doter de moyens (référent de l’alternant) pour accompagner l’entreprise dans la définition de ses besoins, au regard des compétences que le jeune doit progressivement acquérir

– Utiliser l’ingénierie de l’alternance comme objet et levier de dialogue

Sur le rôle du maître d’apprentissage, l’UNSA rappelle que celui-ci va au-delà de la transmission du geste professionnel. La formation en entreprise englobe aussi la transmission de valeurs humaines.

Le maître d’apprentissage contribue à l’acquisition de compétences correspondant au diplôme préparé. Sa fonction est essentielle dans la réussite du parcours de l’apprenti et participe aussi à la construction de représentations positives ou négatives du monde de l’entreprise.

Face à la responsabilité et à l’investissement que la fonction de maître d’apprentissage requiert, l’UNSA réclame un véritable statut du maître d’apprentissage. En effet, cette activité doit être valorisée, tant dans sa dimension pédagogique et d’évaluation des compétences que financièrement.

Les compétences d’un maître d’apprentissage doivent pouvoir être reconnues et attestées dans le cadre de l’obtention d’un bloc de compétences.

Par ailleurs, les branches professionnelles, dans le cadre d’accords, doivent prévoir un volet formation pour les maîtres d’apprentissage afin de les professionnaliser dans leurs missions de formation et d’accompagnement des jeunes.