Le Comité des femmes de la Confédération européenne des syndicats s’est réuni les 29 et 30 novembre à Bruxelles

Revue de Presse

Sylvie Liziard, secrétaire nationale, y représentait l’UNSA.

Les membres du Comité des femmes sont satisfaites d’apprendre que la prochaine Conférence internationale du travail, en juin 2018, inclura à son ordre du jour une discussion sur l’élaboration de normes relatives à la violence faite aux femmes et aux hommes au travail.

Dans le cadre de son programme d’action actuel sur l’égalité des sexes (2016-2019), la CES a choisi de faire de la lutte contre le harcèlement sexuel et la violence au travail l’une de ses principales priorités.

Dans le cadre de ce programme, la CES a mené une étude innovante intitulée «  Safe at home-Safe at Work », destinée à sensibiliser un large public à la nécessité d’inclure systématiquement le genre dans la lutte contre la violence et le harcèlement au travail, et de faire des recommandations pour l’élaboration de politiques au niveau national et européen, ainsi que pour l’action des syndicats et/ou des partenaires sociaux et les développements politiques futurs.

L’étude a été préparée au moment de la montée de la violence et du harcèlement au travail, de la poursuite et de l’élargissement des inégalités entre les sexes au travail et d’une culture du sexisme sur le lieu de travail.

L’étude a conclu que  :

• Un grand nombre de syndicats en Europe sont impliqués dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

• Les mesures prises comprennent des conventions collectives aux niveaux national, sectoriel et de l’entreprise comportant des clauses sur le traitement de la violence contre les femmes.

• Les ententes obligent les employeurs à élaborer des procédures pour contrer la violence, à former les gestionnaires et les employés à détecter les signes de violence au travail et à la prévenir, ainsi qu’un soutien médical et psychologique aux employés victimes de violence familiale.

• De nombreux syndicats offrent un soutien juridique et autre aux membres victimes de violence sur leur lieu de travail et, dans certains cas, victimes de violence domestique.

• De nombreux syndicats ont organisé des manifestations pour discuter de la violence contre les femmes et ont pris part à des initiatives gouvernementales visant à combattre la violence à l’égard des femmes.

Les syndicats constatent que plus d’un tiers des femmes dans le monde sont victimes de violence au travail, à la maison ou au sein de la communauté et l’adoption de mesures sur les lieux de travail est cruciale pour s’attaquer aux problèmes de la violence.

Les femmes travaillant dans le transport, la santé, l’éducation, les services publics, le secteur du divertissement et tous les autres domaines de l’économie s’exposent à la violence et il est grand temps que les gouvernements et les employeurs acceptent leur responsabilité de travailler avec les syndicats envers son élimination. Les agressions sexuelles, le harcèlement sexuel et d’autres formes de violence sont encore tolérés au travail.

Aux quatre coins du monde, les syndicats participent à des campagnes d’éducation avec leurs membres visant à l’inclusion de clauses dans les conventions collectives protégeant les femmes contre la violence et garantissant des congés payés aux femmes victimes de violence et de harcèlement, ainsi qu’à des campagnes communautaires générales pour l’éradication de la violence faite aux femmes et aux filles.

Des campagnes syndicales nationales visant à assurer une protection légale pour les femmes, à garantir l’accès à une législation garantissant un congé rémunéré aux victimes, de même que la sensibilisation publique et l’accès à des centres d’accueil et aux traitements sont en cours dans toutes les régions.

Les syndicats européens vont s’employer à réunir leur force pour que des mesures européennes soient prises contre les violences.

Les syndicats français demandent la publication d’un guide des meilleures pratiques européennes/ internationales sur la prévention et l’aide au travail, l’évaluation des politiques d’entreprises existantes, l’étude sur l’impact économique de la violence conjugale sur les entreprises et le secteur public, une action sur la violence à l’encontre des femmes au niveau législatif européen avec la participation des syndicats, les obligeant à devenir plus actifs, d’impliquer davantage d’hommes sur ce sujet au niveau national et européen, d’ouvrir les comités de défense des droits des femmes aux hommes féministes.