Des « licenciements disciplinaires massifs » déplorés chez Free

Revue de Presse

Un rapport du cabinet d’expertises Alter révèle que les effectifs du centre d’appels de Free ont été réduits de 60 % entre 2014 et 2017, avec de nombreux licenciements pour faute grave.

Une réduction des effectifs de 60 %

 

En octobre dernier, un reportage de France 2, diffusé dans Cash Investigation, s’était intéressé aux conditions de travail des employés de Mobipel, le centre d’appels de Free, anciennement connu sous le nom de Free Telecom. Suite à cela, le cabinet d’experts Alter a récemment décidé de poursuivre cette exploration en se penchant notamment sur les réductions d’effectif massives observées au sein de l’entreprise. Verdict, le rapport dévoilé hier soir fait état d’une réduction de 60 % du nombre d’employés dans le centre situé à Colombes, passé de 711 à 287 entre juin 2014 et septembre 2017.

Par ailleurs, au total, ce sont également 807 départs qui ont été recensés sur la période, dont 266 constituant des licenciements pour faute grave, permettant dès lors à la filiale du groupe Iliad de ne pas avoir à verser d’indemnités de licenciement aux salariés concernés par la mesure.

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Free veut donner sa version des faits

 

Toujours concernant ces renvois massifs pour faute grave mis en place par le concurrent principal d’Orange, de SFR et de Bouygues Telecom, les experts ont eu l’occasion de consulter 168 lettres de licenciement, dont près d’un tiers n’ont pas été précédées d’un quelconque avertissement. Celui qui s’impose comme étant l’un des principaux fournisseurs d’accès à Internet dans l’Hexagone a par ailleurs été visé par 84 contentieux engagés par les salariés suite à leur départ, dont 19 rien que pour l’année 2017 (avec 13 collaborateurs qui ont obtenu gain de cause). Pour les délégués syndicaux qui ont pris la parole dans le cadre de la divulgation de ce rapport, Free a mis en place un «  plan social déguisé », en misant sur des solutions individuelles pour éviter de mettre en place une procédure collective, qui serait nettement plus coûteuse.

De son côté, le groupe français fondé en 1999 et actuellement placé sous la direction de Cyril Poidatz a fait savoir qu’il estime que les éléments dévoilés ces derniers jours «  ne reflètent pas la réalité ». Free promet ainsi de dévoiler prochainement sa version des faits, avec des données précises et chiffrées. L’affaire est donc loin d’être terminée.

Source : societe.com (6 février 2018)