L’intelligence artificielle va créer 10% d’emplois net

Revue de Presse

Prenant le contre-pied des prévisions les plus pessimistes, le cabinet Accenture a présenté à Davos une étude tentant de prouver que l’intelligence artificielle pourrait augmenter de 10 %, en moyenne, les effectifs des entreprises ayant investi dans cette technologie.

La seule évocation du mot intelligence artificielle (IA) soulève généralement une vague d’inquiétudes. Et si la machine remplaçait l’homme dans tous les emplois? Selon les prévisions les plus pessimistes, aucun métier, de l’ouvrier à l’avocat, ne devrait être épargné. Prenant le contre-pied, le cabinet Accenture a présenté à Davos une étude tentant de prouver que l’IA pourrait augmenter de 10 %, en moyenne, les effectifs des entreprises ayant investi dans cette technologie. Cette thèse s’appuie sur une étude menée auprès de 14.078 salariés, dont 1201 cadres dirigeants, dans onze pays différents et auprès de nombreux secteurs d’activité (automobile, santé, transports, énergie, banque, grande distribution…).

« Depuis longtemps, l’apport des nouvelles technologies permet des gains de productivité de l’ordre de 2 % à 3 %. Mais l’IA permet un changement radical de modèle et ouvre la possibilité pour les entreprises d’inventer de nouveaux services et de s’ouvrir à de nouvelles opportunités», explique Fabrice Asvazadourian, directeur exécutif d’Accenture Strategy France et Benelux.

Nouvelle impulsion

S’ils sont engagés par les dirigeants, ces changements stratégiques majeurs peuvent donner une nouvelle impulsion à leurs activités. L’étude chiffre le gain moyen de l’utilisation de l’IA à 38 % sur le chiffre d’affaires et 10 % sur les effectifs. Selon l’étude, le secteur des télécoms serait celui qui en profiterait le plus, avec un gain de 46 % de chiffre d’affaires et de 21 % des effectifs. À l’autre bout du spectre, l’automobile augmenterait son activité de 28 % mais l’effet sur l’emploi serait limité à 6 %. Ce qui reste tout de même positif!

Bien évidemment, cette vision idéale nécessite que les PDG investissent massivement dans la transformation digitale et l’implémentation de l’IA dans leurs entreprises. Accenture plaide donc pour sa propre chapelle. « Mais pour être crédible auprès de nos clients, Accenture a commencé par s’appliquer à lui-même ses recommandations. L’IA peut déjà réaliser une bonne partie de l’activité de nos consultants. Pour y remédier, nous avons formé 200.000 de nos salariés en deux ans pour les réorienter vers d’autres tâches», explique Fabrice Asvazadourian.

On touche là au cœur de l’étude. L’IA détruira bien des postes de travail, mais les employés doivent être formés pour occuper de nouvelles fonctions. Et au final, le bilan pourrait être positif, estime Accenture.

Source : lefigaro.fr (14 février 2018)