Déferlante d’attaques en justice contre Apple pour avoir bridé ses vieux iPhone

Revue de Presse

Aux Etats-Unis, Apple fait l’objet de pas moins de 30 actions collectives en justice et d’une enquête au Sénat. En cause  : ses pratiques d’obsolescence programmée visant à favoriser la vente de sa dernière génération d’iPhone.

La pression monte contre Apple. Depuis que la firme à la pomme a reconnu brider ses vieux iPhone, les poursuites en justice se multiplient. Aux Etats-Unis, elle fait déjà l’objet de 30 actions collectives (Class Action) de consommateurs mécontents d’avoir été volontairement pénalisés dans l’utilisation de leurs smartphones sans en avoir été informés. Et la fronde risque de s’amplifier aux quatre coins du pays et au delà.

100000000000038000000256d67c624cb7a2c4df.jpgDéferlante d’attaques en justice contre Apple pour avoir bridé ses vieux iPhone

Apple interpellé par un Sénateur

La crise devient si grave au point de faire l’objet d’une enquête de la commission du commerce du Sénat. Son président, le Sénateur républicain John Thune, a interpellé Apple dans une lettre adressée à son PDG Tim Cook et publiée par le Wall Street Journal. Il demande comment l’entreprise prévoit de traiter les plaintes des consommateurs et ce qu’elle envisage comme compensation pour ceux n’ayant pas bénéficié de l’offre de remplacement de la batterie.

Apple a reconnu ralentir, via la mise à jour du système d’exploitation, les performances de ses vieux iPhones (les modèles iPhone SE, iPhone 6, iPhone 6S et iPhone 7) pour éviter l’échauffement de la batterie et préserver la sécurité des terminaux. Pour éteindre la polémique, née sur Internet puis confirmée par des statistiques du comparateur GeekBench, il a lancé une offre de remplacement de la batterie avec à la clé un dédommagement de 29 dollars.

Poursuite en France sur plainte de HOP

Mais les associations de consommateurs et organisations écologistes soupçonnent Apple de le faire dans une stratégie d’obsolescence programmée visant à pousser les utilisateurs à passer à sa dernière génération d’iPhone. C’est cette pratique qui fait aussi l’objet en France d’une instruction de la DGCCRF, la direction de répression des fraudes et de surveillance de la concurrence, suite  à une plainte de l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée).

Depuis novembre 2017, Apple subit en France une compagne sans précèdent de contestation collective sous le nom #iPhoneRevolt. Une trentaine d’actions coup de poing ont eu lieu, dont l’occupation en décembre 2017 de l’Apple Store d’Opéra à Paris par une centaine de militants de l’association Attac. Ils dénonçaient les pratiques d’évasion fiscale de l’entreprise avec une banderole géante «  On arrêtera quand Apple Payera ».

Une politique environnementale en trempe l’oeil

Ses pratiques environnementales sont également dans le collimateur. Dans le rapport 2017 en faveur d’une électronique plus verte de Greenpeace, Apple fait pourtant figure de bonne élève. Le groupe californien des mobiles reçoit la note B, alors que ses concurrents Samsung Electronics, Huawei, Oppo, Vivo ou encore Xiaomi sont relégués à la note D. L’association écologiste salue son engagement en faveur des énergies renouvelables et sa gestion des éléments chimiques dans ses produits et en production.

«  Ce sont des trompes l’œil, conteste Alma Dufour, chargée de campagne modes de production et de consommation responsables aux Amis de la Terre, une ONG partie prenante dans la compagne #iPhoneRevolt. Le plan d’Apple pour développer les énergies renouvelables et contrôler les approvisionnements en minerais de conflit n’est pas à la hauteur des bénéfices de la multinationale. »

Effort ridicule dans le recyclage

Si Greenpeace lui accorde des bons points en matière d’énergies renouvelables et de gestion des substances chimiques, l’ONG critique son orientation de conception qui tend à empêcher la réparation et le recyclage de ses produits. Selon les Amis de la Terre, l’iPhone contient plus de 18 métaux susceptibles de rupture d’approvisionnement. Apple n’en recycle que trois. «  Dans le système de gestion des déchets électroniques en France, Apple n’a versé que 159 000 euros en 2016, reproche Alma Dufour. Un effort ridicule au regard des 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé la même année. »

Source : usinenouvelle.com (11 janvier 2018)