Le mercredi 12 septembre 2018, le Président de la Commission, M. Juncker, prononcera son discours sur l’état de l’Union. A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) l’exhorte à présenter des propositions sérieuses sur l’avenir de l’Europe visant à restaurer la justice sociale à l’approche des prochaines élections européennes.
Luca Visentini, Secrétaire général de la CES, appelle à une vaste alliance européenne entre partis, hommes et femmes politiques, partenaires sociaux et organisations de la société civile afin de soutenir les valeurs démocratiques et de lutter contre le populisme, le nationalisme et le racisme.
« Il est urgent de constituer une alliance pour protéger la démocratie des populistes et de l’extrême droite » a déclaré Luca Visentini. « La confiance envers les politiciens est au niveau le plus bas jamais atteint parce que, ces dix dernières années, ils ont ignoré les inégalités croissantes et le phénomène des travailleurs pauvres ainsi que la baisse du niveau de vie. Il est temps aujourd’hui de s’attaquer aux extrémismes et d’agir en faveur de plus de justice sociale. »
« L’Europe qui protège que Jean-Claude Juncker a, à juste titre, appelé de ses vœux ne peut être uniquement fondée sur la sécurité, la défense et le contrôle des frontières. L’Europe a besoin de justice sociale et, si les partis démocratiques ne peuvent la garantir, les électeurs risquent malheureusement d’aller voir ailleurs. »
« L’UE a besoin d’investissements et d’emplois de qualité. Les initiatives de l’UE cherchant à stimuler les investissements publics et privés, y compris le paquet UEM, doivent être renforcées. »
« Une action concrète doit être entreprise pour mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux avant les élections européennes. Des progrès tangibles sont également nécessaires concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, les conditions de travail transparentes et prévisibles, l’accès à la protection sociale, l’autorité européenne du travail et le paquet mobilité. Nous appelons en particulier les gouvernements à faire preuve de davantage d’ambition et à agir sans retard. »
« Les inégalités salariales doivent aussi être abordées bien plus sérieusement dans tous les pays, qu’il s’agisse de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, de l’écart salarial est-ouest ou du minimum vital. De meilleurs salaires et une convergence à la hausse stimuleraient la demande, amélioreraient la compétitivité et diminueraient les rancœurs. »
« L’UE doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir les relations industrielles harmonieuses, la négociation collective, le dialogue social au niveau européen et national et la participation des travailleurs. »
« L’action pour le climat et la numérisation doivent être gérées de manière à limiter leur impact sur le marché du travail et les pertes d’emplois potentielles, notamment à travers la politique industrielle de l’UE. »
« Une réponse commune à la question migratoire doit être élaborée, fondée sur des règles, le multilatéralisme et les droits humains et impliquant les partenaires sociaux et les acteurs de la société civile qui peuvent jouer un rôle dans l’intégration des réfugiés et des migrants. »
La CES est la voix des travailleurs et représente 45 millions de membres de 89 organisations syndicales nationales (dont l’UNSA) réparties dans 39 pays européens ainsi que dix fédérations syndicales européennes.