On dit souvent que le mal du dos est le mal du siècle, le burn-out professionnel pourrait bien le détrôner. En effet, d’après Margareth Barcouda, créatrice de l’association Stop au burn-out, présente à la bourse du travail jeudi dernier, cette maladie s’apparenterait « à un fléau» et serait à l’origine « de vies cassées par l’épuisement voire de suicides». Car la France « est championne d’Europe des suicides, elle en compte un par semaine». Le burn-out professionnel (ou épuisement professionnel) est une maladie insidieuse, elle ne se déclare pas un matin, au saut du lit devant son café noir. Elle est l’aboutissement d’une succession de phases très faciles à repérer si l’on est attentif et qui peuvent durer de longues semaines, d’interminables mois voire des années.
Un lourd engagement au travail
Le point de départ semble être en lien avec un engagement au travail, de plus en plus excessif au point de ne plus laisser de place à la vie personnelle, à la vie familiale, aux sports, aux hobbys, à la joie de vivre tout naturellement. Très vite, la nervosité s’installe ainsi que le surmenage et la personne travaille comme « robot» sans le moindre recul. Sa mémoire s’échappe et la « surchauffe» arrive, le salarié brûle littéralement, il est en burn-out. Et un jour, consumée de l’intérieur, la « victime» ne peut plus ni se lever, ni avancer, ni réfléchir, ni décider. Elle se met en total refus jusqu’à l’acte violent du suicide.
Pourquoi cela arrive-t-il ?
Une autre intervenante semble lier ce burn-out à une nouvelle composante qu’elle nomme « le temps compressé». Elle veut donner un coup d’arrêt aux idées reçues en martelant : « Non, le stress et le burn-out ne sont pas la même chose, le stress est un résultat, un producteur d’adrénaline. Tant qu’il existe, on peut sauver la personne, le burn-out est une rupture». Une autre fausseté est de dire que cet état touche des personnes fragiles psychologiquement. « C’est faux, je peux témoigner du contraire en ajoutant que 30 à 50 % des personnes touchées sont actives et issues de tout milieu professionnel.»
Par qui cela arrive-t-il ?
La conférencière est formelle : « Le management est catastrophique et le travail est fait pour nous construire, pas pour nous tuer». Quel est le manager formé pour reconnaître le burn-out ? « Il faut une vigilance managériale pour remettre l’humain au cœur du management, il faut de la valorisation, de la reconnaissance, car on a tous besoin d’être reconnu dans son travail. C’est gratuit.»
Pour réduire le taux de problématique, il faut du préventif et ne pas laisser le salarié s’installer dans l’épuisement professionnel.
Source : ladepeche.fr(23 octobre 2018)