Scission d’Orange : l’Arcep explique pourquoi c’est une mauvaise idée

Revue de Presse

Source : phonandroid.com (31 janvier 2019)

La scission d’Orange ? L’Arcep ne veut surtout pas en entendre parler : son président Sébastien Soriano s’est exprimé sur la question au détour d’une interview donnée aux Echos. Une association de 45 opérateurs demandaient le découpage de l’opérateur en deux accusant Orange de monopole sur la fibre optique. Sébastien Soriano évoque les conséquences en demi-teinte d’une décision similaire prise au Royaume-Uni pour mieux en souligner les risques.

10000000000003480000020dd4702271a957b797.jpgLa scission d’Orange, ce n’est pas pour tout de suite

Le 25 janvier 2019 l’association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA) qui représente 45 opérateurs français saisissait l’Autorité de la concurrence pour réclamer une scission des activités de gestion de l’infrastructure réseau d’Orange. Les membres de l’association reprochent à Orange de bénéficier  «  d’un accès stratégique au génie civil pour son réseau téléphonique historique permettant l’Internet haut débit (l’ADSL) » grâce à son statut d’opérateur historique. Ce qui permettrait à Orange de se reconstituer un monopole dans la fibre optique – en ne déposant que ses câbles dans ses propres infrastructures. Les membres de l’AOTA estiment ainsi qu’il leur est impossible de concurrencer les offres du champion français des télécoms.

Pourquoi la scission d’Orange est une mauvaise idée selon l’Arcep

L’Arcep rejette sans grande surprise cette requête. L’autorité préfère en effet toujours pousser l’ensemble des opérateurs à investir plutôt que de laisser le secteur s’organiser avec un opérateur unique chargé de l’infrastructure réseau. Dans une interview parue dans Les Echos, le président de l’Arcep Sébastien Soriano précise sa pensée. En s’appuyant sur l’exemple de l’opérateur britannique BT :   «  Je pose une question aux promoteurs de cette idée  : est-ce que la situation au Royaume-Uni est enviable ? BT a été scindé en deux. Openreach, la partie réseau, en monopole, n’a pas d’incitation industrielle à investir dans la fibre, ni à avoir une qualité de service élevée ». 

Et le responsable d’enfoncer le clou :   «  En France, si Orange investit massivement dans la fibre, c’est parce qu’il y a intérêt. Il y aura toujours des nostalgiques du monopole. Nous, ce que nous voulons, c’est une concurrence totale, à tous les étages ». Autrement dit l’Arcep laissera Orange prendre de l’avance si les autres opérateurs ne daignent pas investir. L’Express rappelle lui aussi que l’idée de l’AOTA, qui s’appuie sur les exemples britannique et italien est loin de faire l’unanimité dans ces pays :   «  le régulateur des télécoms italien, l’Agcom, vient de rendre un avis négatif à ce sujet en début de semaine », rapporte ainsi le quotidien