Source : .europe1.fr(20 février 2019)
Régulièrement dans le collimateur de sa clientèle ou des élus – en Haute-Garonne comme ailleurs –, accusée d’abandonner les zones rurales au bénéfice des centres urbains, Orange souffre d’un déficit d’image et entend redorer son blason.
Son délégué régional, Jean-Christophe Arguillère reconnaît que des « dysfonctionnements» peuvent parfois pénaliser les abonnés, mais il relativise et démontre la volonté de l’entreprise de développer la qualité de ses services, partout sur le territoire. Interview.
Orange est engagé dans le développement de la fibre optique en France, n’y a-t-il pas un risque que ce déploiement se fasse aux dépens du réseau cuivre, et donc des territoires ruraux ?
C’est vrai que l’entreprise est très engagée dans le développement de la fibre optique – Orange est même le plus gros investisseur sur la fibre. Parce que c’est la technologie d’avenir. Mais ce n’est pas pour autant que nous abandonnons notre réseau cuivre, qui lui aussi bénéficie d’investissements conséquents.
Où en êtes-vous du développement de la fibre dans le département ?
Notre mission est de mettre en place 550 000 prises sur Toulouse et sa proche banlieue. Les deux tiers ont été réalisés.
Et en zones rurales ?
C’est la société Altitude qui a emporté le marché et qui met en place le réseau fibré (270 000 prises) d’ici à 2022.
Orange n’interviendra qu’ensuite : lorsque le réseau fibré sera accessible, nous pourrons faire des offres commerciales à nos clients.
Cette évolution technologique ne se met-elle pas en place aux dépens du réseau cuivré ?
Pas du tout ! Le réseau cuivre représente 800 000 abonnés dans le département (sur 1,3 million d’habitants), c’est notre fonds de commerce ! Et ce n’est pas parce que la fibre sera proposée que nos clients s’y précipiteront immédiatement.
Parce que c’est plus cher ?
Non, nous avons des offres équivalentes. Mais quand on a un abonnement ADSL de qualité, on n’a pas forcément envie de se compliquer la vie.
Quoi qu’il en soit, clients ou élus (en zones rurales) expriment régulièrement une insatisfaction quant à des dysfonctionnements du réseau ou des délais de réparations jugés trop long, c’est une réalité ?
Oui ça arrive. Sur les 316 000 interventions faites sur l’année dans le département, nous avons parfois des dysfonctionnements. Il faut donc relativiser.
Mais croyez bien que nous le déplorons et que nous n’acceptons pas pour autant ce type de situations. Nous nous attachons à améliorer la qualité de notre service autant que possible.
Et que répondez-vous à ceux qui vous reprochent « d’abandonner les territoires ruraux» ?
Que c’est faux : les 316 000 interventions sur l’année en Haute-Garonne sont le signe que nous sommes présents en permanence sur le réseau. Certaines sont discrètes (poteaux, câbles en décrochage, création de nouvelles lignes…), d’autres plus visibles (chez les particuliers, dans les entreprises…), mais nous sommes toujours là, avec nos 500 techniciens, sur le terrain (34 personnels à Saint-Gaudens).
Vous parliez d’investissements sur le cuivre : de quoi s’agit-il ?
Conformément à l’engagement de notre PDG, Stéphane Richard, qui veut que tous les centraux en France soient fibrés, nous avons investi sur les centraux de Puymaurens et Saint-André dans le Comminges, Latrape et Lahitère dans le Volvestre (un nouveau central a également construit à Beaumont-sur-Lèze). Les travaux consistent à amener la fibre optique jusqu’aux centraux, ce qui permet d’améliorer le débit des abonnés desservis (ils passent de 2Mégabits à 30Mb pour les clients les plus proches – malheureusement le signal s’amenuise avec l’éloignement). Mais quoi qu’il en soit, nous améliorons la qualité de connexion, la fluidité, nous évitons les goulets d’étranglement quand beaucoup d’abonnés se connectent en même temps…
Ce sont des investissements coûteux, consentis pour la qualité du service et le confort des abonnés, sans gains supplémentaires pour l’entreprise. C’est également le signe que nous n’abandonnons pas les territoires ruraux.
D’autres investissements de ce type sont à venir ?
Oui, le programme va continuer en 2019 avec le raccordement fibre des centraux, notamment à Saint-Aventin et Cazeaux-de-Larboust.
Le chiffre : 99,9 %
ADSL > C’est le taux de Haut-garonnais qui peuvent désormais accéder à l’ADSL. Cependant le débit reste parfois faible : ce qui a pu être accepté à « une autre époque», mais l’est beaucoup moins aujourd’hui. Quant au très haut débit (30 mégabits), la moitié des habitants du département peuvent en bénéficier. À compter de 2022, tout le monde pourra y accéder.
Les maires de Haute-Garonne ont désormais à leur disposition une application qui leur permet de signaler à Orange les éventuels problèmes qu’ils détectent sur leur territoire : poteaux tombés, lignes en souffrance… « Ce sont des dossiers que nous traitons en priorité» explique Jean-Christophe Arguillère. De leur côté, les maires pourront suivre l’évolution du dossier en étant informés au fur et à mesure, jusqu’à résolution du problème. Ces signalements permettront peut-être de prévenir de futures pannes.
