Partir en vacances ne soignera pas votre burn-out

Revue de Presse

Source : slate.fr (11 juillet 2019)

Dans l’imaginaire collectif, partir en vacances serait la solution idéale pour remédier à un épuisement professionnel. La réalité serait en fait tout autre.

Si vous souffrez de stress chronique au bureau tout au long de l’année, trouver un répit occasionnel en bord de mer ne compenserait pas tous vos problèmes, rapporte le site Quartz.

Le cas de David Chang, fondateur d’une chaîne de restaurants, est cité dans les colonnes du New Yorker pour témoigner de l’inefficacité des vacances en cas de troubles profonds.

Le magazine américain décrit comment ce chef étoilé surmené avait pris l’habitude de partir en vacances pour soulager ses problèmes de santé liés au stress (de l’hypertension artérielle), avant de replonger dans la même spirale infernale.

10000000000004240000020b337e474887879858.jpgLa charge de travail risque d'être encore plus importante quand vous remettrez les pieds au bureau. | Marion Michele via Unsplash

Soulagement trop fugace

« Malheureusement, la durée de la plupart des vacances, une semaine ou deux au mieux, ne sont pas suffisantes pour décompresser et contrer les effets d’un véritable épuisement professionnel», prévient Liane Davey, experte en psychologie organisationnelle et autrice de The Good Fight, un essai sur les conflits dans l’espace de travail moderne.

Alors oui, prendre des vacances est probablement essentiel, mais si partir quelques jours loin de votre train-train quotidien peut certainement être réparateur à court terme, des recherches révèlent que l’effet bénéfique aurait tendance à disparaître assez rapidement.

Dans une enquête de l’American Psychological Association (APA) publiée en 2018 et menée auprès de plus de 1.500 salarié·es américain·es, les deux tiers des personnes interrogées ont affirmé avoir vu les bénéfices psychologiques liés aux vacances disparaître en seulement quelques jours.

En 1997, une étude israélienne réalisée auprès de 76 employé·es de bureau avait déjà montré que le sentiment d’épuisement professionnel déclaré par le personnel était revenu à son niveau d’avant congés au bout de trois semaines.

Selon les scientifiques, une partie du problème réside dans l’accumulation de travail, qui continue même en notre absence : 49% des personnes sondées par l’APA ont indiqué qu’à leur retour de vacances, elles avaient retrouvé une charge de travail plus lourde qu’avant leur départ – « un moyen infaillible d’éteindre tout sentiment de joie et de sérénité», écrit Quartz.