La livraison du data center Orange, à Mainvilliers-Amilly, est prévue fin 2020

Revue de Presse

Source : lechorepublicain.fr (15 mars 2020)

Il sera l’un des data center les plus importants en Europe. Les travaux du site d’Orange, à Mainvilliers-Amilly, avancent à une cadence soutenue pour une livraison en fin d’année.

Nous sommes retournés sur le chantier du futur data center de Mainvilliers-Amilly à l’ouest de l’agglomération chartraine. Vincent Huriet, directeur du programme DC2020 pour Orange, supervise les travaux de ce gigantesque chantier, lancé, il y a quelques mois, par le groupe français des télécommunications.

Quelle est la finalité de la construction d’un data center d’une grande taille ? Le programme entier répond à la question : comment peut-on offrir des surfaces d’hébergement à notre informatique pour répondre aux besoins de nos clients, entreprises et privés en consommant le moins possible d’énergie et en étant le plus vertueux en termes environnementaux ? À l’origine, en 2016, Orange possédait douze data centers en service avec certains dont l’infrastructure datait des années 70-80. Par exemple, le data center de Lyon est en étage et installé en centre-ville, ce qui rend difficile de déplacer les ordinateurs, les serveurs et les appareils connectés. En termes de conditions de travail pour nos salariés et en consommation énergétique cela n’était pas satisfaisant. La question de modernisation de nos data centers a été aussi accompagnée par une réflexion sur l’efficacité environnementale. En 2012, nous avons créé le site de Normandie à Val-de-Reuil qui a été révolutionnaire pour l’époque car on ne le climatise pas mais on le refroidit. Ce qui évite l’installation de groupes de compression qui utilisent des gaz à effet de serre pour produire du froid, utilisent de l’électricité et font du bruit nuit et jour. Avec Val-de-Reuil, tous ces inconvénients ont disparu.

Quelles ont été les autres conséquences sur les data centers ? Depuis 2012 et jusqu’à 2014, la consommation électrique de nos sites s’est maintenue et depuis elle a baissé. L’année dernière, nous avions une consommation électrique inférieure à celle de 2008 tout en rendant beaucoup plus de services aux clients. Tout cela a justifié pour notre groupe d’investir plus que 100 millions d’euros pour construire deux nouveaux data centers : un sur Val-de-Reuil et celui de Mainvilliers-Amilly.

« Quatre à six mois de tests avant livraison. »

Pourquoi sur deux sites au lieu d’un seul ? Aujourd’hui, la RGPD nous oblige à assurer la sécurité des données de nos clients. Avec ce prisme, la construction d’un seul data pose la question même de sa propre sécurité. L’idée d’un site de secours s’impose. En 2020, nous avons encore 10 data centers qui fonctionnent mais d’ici 2030, on n’aura plus que trois : Val-de-Reuil 1, Val-de-Reuil 2 et Chartres 1. Ainsi, le site de Chartres est né de la réflexion d’avoir obligatoirement un secours qui soit moderne et efficace sans être loin de Val-de-Reuil tout en étant son jumeau.

Sur le plan des emplois ? Vu qu’il y a deux sites en Normandie, il y aura automatiquement plus de salariés là-bas. Pour faire marcher chaque site, nous avons besoin de plusieurs dizaines de personnes. Ici, nous sommes en train de construire un ouvrage dont seulement 45 % du budget est consommé parle béton. Les 55 % autres sont destinés à la technique (ventilation, transformation électrique, la sécurité et la vidéosurveillance, les groupes électrogènes, les cuves à fioul…). A Chartres, nous serons dans les cinq plus data grands centers de France.

« Dans les cinq plus data grands centers de France »

Quelle est la nature de la clientèle qui sera stockée en Eure-et-Loir ? Il n’y a pas de proportions prédéterminées entre les entreprises, les particuliers ou les collectivités. Une PME n’aura pas le même besoin technique qu’un grand groupe industriel. Nous aurons six salles configurables selon les besoins de nos clients.

Et Les entreprises qui interviennent sur le chantier ? Elles sont choisies d’abord sur le critère de la sécurité et ensuite la qualité du travail réalisé et le prix vient en dernier. Sur le chantier, nous avons 10 lots pour 10 entreprises. Celles qui sont sur les gros œuvres sont du coin et s’approvisionnent sur une centrale béton à côté. Cela fait partie des cahiers des charges. Mais plus, on va vers les lots techniques, cela devient difficile car pour certains lots techniques, nous avons seulement trois fournisseurs dans le monde. 150 personnes travaillent sur ce chantier et nous pourrons avoisiner les 200 vers la fin des travaux. Nous sommes légèrement en retard sur les délais prévisionnels à cause de la tempête. Mais c’est un petit retard. Fin 2020, l’ouvrage sera réceptionné. Entre le moment où on finit et la livraison, nous avons besoin de quatre à six mois de tests avant de certifier que tous les éléments sont en bon état de marche.