Rentabilité et sexisme : une Croisicaise raconte l’enfer de France Télécom

Revue de Presse

Source : actu.fr (22 juin 2020 )

Victime des mutations de son entreprise et du sexisme de sa hiérarchie, une ex-salariée de France Télécom témoigne de toute la souffrance qu’elle et ses collègues ont dû endurer.

Michèle Arnaud : «  Je présentais le double handicap d’être une femme cadre dans une hiérarchie très masculinisée, et de gérer des services sociaux appelés à disparaître » (©L’Echo de la Presqu’île)

L’écrivaine Michèle Arnaud, installée désormais au Croisic (Loire-Atlantique), fait paraître son treizième opus intitulé Censurée, l’enfer France Télécom aux éditions Evidence.

Mais cette fois-ci, ce n’est pas un roman mais un livre coup de poing, témoignage de toute la souffrance qu’elle et ses collègues ont dû endurer.

Faisant écho à un récent jugement du tribunal correctionnel de Paris à l’encontre des dirigeants qui les a condamnés pour « harcèlement moral institutionnalisé dans une stratégie d’entreprise », Michèle Arnaud livre, avec une ironie douce-amère, un récit glaçant de cette expérience.

10000000000003560000028197137195ae1205cb.jpgMichèle Arnaud :

Double handicap

En 1990, France Télécom amorce son processus de restructuration, première marche vers la privatisation. Michèle Arnaud a atteint le grade d’inspectrice principale dans l’entreprise.

«  Je présentais le double handicap d’être une femme cadre dans une hiérarchie très masculinisée, et de gérer des services sociaux appelés à disparaître », souligne l’auteure qui, basé à Nantes, s’occupait de la région Ouest.

Michèle Arnaud décrit par exemple le protocole de «  Schémas de courbes de deuil », «  institué au mépris de toute humanité, censé pousser sans douleur les indésirables vers la sortie… »

«  Un combat permanent »

«  En plus des techniques de mise au placard, de poussée vers la sortie à tout prix, qui concernaient tout le monde, le fait d’être une femme ayant réussi à se hisser vers le haut de la hiérarchie, dans un environnement totalement masculin, fut un combat permanent », raconte également Michèle Arnaud.

Pour encaisser sa mise au placard et survivre, elle est entrée en écriture. Certains de ses collègues n’ont pas trouvé de bouée de sauvetage. Ils ont mis fin à leurs jours…

Censurée, l’enfer France Télécom de Michèle Arnaud aux éditions Evidence, 88 pages, 9 €.