Les robots vont ils nous mettre au chômage ?

Revue de Presse

Source : journaldunet.com (26 octobre 2021 )

Le marché de l’automatisation est en pleine croissance. Après plusieurs mois de crises ponctuées de confinements et de télétravail massif pour les entreprises, ces dernières prennent conscience des bénéfices potentiels de l’automatisation  : réduction des coûts, baisse de la dépendance à la main d’œuvre humaine, augmentation de la productivité, baisse des erreurs, et ceci, pour ne citer que les plus communs.

Rien que pour le domaine du RPA (Robotic Process Automation), le marché mondial vaut près de  2 milliards de dollars en 2021, avec une croissance de 19,5 % en 2021 par rapport à 2020.

Face à ces prévisions et à la frénésie générale autour de l’automatisation, beaucoup d’employés développent des inquiétudes légitimes quant à leur valeur dans un marché de l’emploi en plein bouleversement. La peur de perdre son emploi et de devenir obsolète est bien réelle chez un grand nombre d’entre nous.

L’homme et la machine sont complémentaires

Si l’automatisation a pour but de remplacer les gestes réalisés par des humains sur un certain nombre de tâches, les robots ne sauraient fonctionner sans assistance humaine.  Ce n’est pas parce que l’on automatise un processus que l’on peut se passer d’un être humain derrière, à la fois pour piloter le projet mais également pour assurer le maintien en condition opérationnelle et être en mesure d’intervenir en cas de problème.

Ainsi si l’un des objectifs affichés du RPA est de doter chaque collaborateur de « son » assistant numérique, cela ne saurait se faire sans sa collaboration. En effet, l’aide de celui-ci est indispensable à la fois pour cartographier les processus mais également pour aider au choix de ceux qui sont éligibles à l’automatisation.

De fait, l’avènement de l’automatisation rend nécessaire la réinvention de la relation entre l’homme et la machine.

L’automatisation est à notre service

De plus, les technologies d’automatisation sont et seront utilisées avant tout pour des tâches à faible valeur ajoutée, répétitives et sans grand intérêt pour ceux qui les réalisent. Le RPA est aujourd’hui utilisé pour reproduire les tâches qu’un humain peut performer de manière simple sur un ordinateur, par l’intermédiaire de la souris et du clavier : émuler des clicks, saisir des données, se connecter à des applications… sont autant de tâches rébarbatives dont le RPA est en mesure de se charger à la place du collaborateur.

Et c’est bien là tout le bénéfice que nous avons à en tirer, car libérés des tâches ingrates et chronophages du quotidien, nous aurons la possibilité de nous concentrer sur des tâches plus stratégiques et gratifiantes.

Remettre les qualités humaines au cœur de l’employabilité

Par conséquent, ce sont donc nos qualités humaines qui doivent nous permettre d’être sereins quant à notre employabilité dans le marché du travail du futur. Car si nous avons constaté que les robots pouvaient être meilleurs que nous sur certaines tâches, ils n’ont en revanche pas la possibilité d’interagir socialement, de travailler en équipe ou de faire preuve d’adaptabilité par rapport à une situation non prévue : c’est LE prérequis à tout projet d’automatisation via le RPA; le processus doit être toujours le même et il n’y a pas de gestion de l’exception par le robot.

Et c’est bien là que se situe notre plus grande force face aux robots, nous sommes capables de perpétuellement nous adapter et de faire preuve de discernement face à chaque situation, une qualité dont les robots ne sont pas prêts de disposer.

Néanmoins, nous ne devons pas nous voiler la face, car tout progrès technologique comporte une part de destruction, de création et de transformation des emplois. Face à ce constat il nous faudra opérer une réorientation de ceux-ci et repenser la formation. En tout état de cause, ce sera à nous de nous adapter, pour faire de cette révolution une révolution positive.