Les Scopelec pressent Orange à sauver les emplois

Revue de Presse

Source : ladepeche.fr (23 mars 2022 )

200 salariés de Scopelec ont manifesté, hier, devant le siège d’Orange à Paris pour demander à l’opérateur de soutenir la société sous-traitante.

Ils sont venus de toute la France. Environs 200 salariés de Scopelec, ont manifesté hier matin, devant le siège d’Orange à Issy-Les-Moulineaux. L’opérateur historique a décidé lors d’un appel d’offres de ne pas renouveler plusieurs gros contrats de sous-traitance à la société dont le siège social est basé à Sorèze.

Au 31 mars, cette décision pourrait lui faire perdre 40 % de son chiffre d’affaires et menace la pérennité de plus d’un millier d’emplois sur un effectif de 3 600 salariés.

Le 17 mars, le tribunal de commerce de Lyon a décidé de placer la société en procédure de sauvegarde. elle pourrait se poursuivre par un plan social. Rien qu’en Occitanie, 500 emplois sont menacés.

1000000000000375000001f467e850ba818b06ae.jpgPour les salariés sociétaires de Scopelec, l’aide d’Orange et de l’Etat n’est pas suffisante. DDM, MPV.

  • Pour les salariés sociétaires de Scopelec, l’aide d’Orange et de l’Etat n’est pas suffisante. DDM, MPV.

Pour y échapper, la direction de Scopelec et les syndicats demandent à Orange mais aussi à l’Etat, actionnaire de l’opérateur historique, de trouver des solutions pour passer ce cap difficile.

En février, Ludovic Estève, le secrétaire du comité social et économique du groupe prévenait déjà qu’il y aurait de la casse. Depuis, ils ont obtenu quelques avancées mais ‘elles sont largement insuffisantes’, estime le tarnais Frédéric Mazars, délégué syndical , présent à la manifestation. ‘Ils ne veulent pas nous aider alors qu’on a besoin d’indemnités ou de travail. Ils disent que Scopelec n’a pas fait son boulot et qu’on aurait dû anticiper une restructuration’, poursuit Frédéric Mazars, à l’issue d’une réunion de plus d’une heure avec la direction d’Orange.

‘Tous les quatre ans, ils nous font du chantage, ils font un appel d’offres pour trouver qui est prêt à faire le boulot le moins cher mais, à chaque fois, c’est au détriment de la sécurité et de la qualité’ du réseau, indique, de son côté, Rachid Addou, venu de Perpignan.

Pour Orange, la sauvegarde des emplois passe par des transferts des techniciens vers les sociétés ayant remporté les appels d’offres. 400 emplois pourraient être préservés avec ces transferts sur le gros millier menacé. Mais chez les salariés sociétaires de Scopelec, on veut aussi garder les avantages à être dans une société coopérative. ‘Qu’en sera-t-il de notre ancienneté et de nos niveaux de salaire ?’, s’interrogent les salariés.

Une aide qui n’en est pas une

L’opérateur historique a également concédé des contrats complémentaires pour 2022 qui vont générer du chiffre d’affaires jusqu’à la fin de l’année. Mais du côté de la direction de Scopelec, on indique que ces contrats ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires perdu. ‘Il ne s’agit que de quelques mois alors que les contrats courent habituellement sur 5 ans. On est loin du compte’.

Le 3e axe sur lequel compte Scopelec pour se restructurer est d’ordre financier. ‘Nous n’avons pas les moyens de financer un plan social de 1 000 personnes’. Orange estime le contraire au regard du bon niveau de trésorerie du groupe, d’un montant de 50 millions d’euros et alors que la dette s’élève à 85 millions dont un prêt garanti de l’Etat (PGE) de 40 M€. Justement, pour Scopelec, le soutien de l’Etat pourrait être de tirer un trait sur ce PGE.