Derniers adieux à Orange pour Stéphane Richard en assemblée générale

Revue de Presse

Source  : extrait lefigaro.fr (20 mai 2022 )

Stéphane Richard a pris quelques minutes pour dresser un bilan des années passées à la tête de l’opérateur historique. ERIC PIERMONT / AFP

Le PDG a laissé la présidence à Jacques Aschenbroich et la direction générale à Christel Heydemann.

Onze ans de présidence d’Orange, et autant d’assemblées générales. Mais celle-ci avait une saveur particulière pour Stéphane Richard  : elle était sa dernière comme président du groupe, dont il n’était déjà plus directeur général depuis le 4 avril et l’arrivée de Christel Heydemann à ce poste.

Le passage de témoin devait être une simple formalité. Le détail des votes de deux résolutions a généré quelques tensions au sein du groupe et parmi les actionnaires. La première porte sur la rémunération de Christel Heydemann, la deuxième sur un report de la limite d’âge permettant au Jacques Aschenbroich, le nouveau président du groupe, d’effectuer la totalité de son mandat de quatre ans, au-delà des 70 ans qu’il atteindra dans deux ans. Mais seule une analyse en détail des résultats des votes permet de desceller quelques frictions. L’état actionnaire a voté en faveur de ces résolutions, tout comme les salariés actionnaires, ce qui n’est pas le cas de tous les autres actionnaires, notamment certains fonds. …/…

Stéphane Richard a pris quelques minutes pour dresser un bilan de ces années passées à la tête de l’opérateur historique. Un bilan aussi personnel que professionnel. L’occasion de résumer une décennie dans les télécoms. En dix ans, le monde des telcos a vu arriver la 4G, la fibre, les smartphones, la connectivité à tout-va, mais aussi, les cyberattaques, les défis environnementaux, l’explosion du trafic de données… Il a voulu rendre hommage aux 140.000 salariés du groupe, citant quelques-uns des nombreux métiers. « Ce fut un immense privilège d’avoir été leur capitaine », a-t-il dit, la voix chargée par l’émotion. Il a d’ailleurs consacré ces dernières semaines à faire ses adieux aux salariés, enchaînant les visites sur les sites en France, en Europe, en Afrique. Une tournée d’adieux digne d’un chanteur de rock, ponctuée de selfies avec des salariés, d’applaudissements, voire, de quelques larmes versées. Les actionnaires ont , eux, été plus réservé dans leurs applaudissements.

« Je crois sincèrement qu’Orange est plus fort aujourd’hui qu’il y a douze ans », a-t-il ajouté, avant de formuler « tous ses vœux de succès » à Christel Heydemann. Elle lui succède au pupitre, d’un pas décidé, la voix ferme. Elle a logiquement commencé son discours en saluant l’action de Stéphane Richard et en renouvelant son engagement à diriger l’entreprise.


Scopelec, Orange Bank…. les questions des actionnaires qui fâchent

La session de questions-réponses a aussi été l’occasion pour la nouvelle patronne d’Orange de donner quelques explications sur la situation de Scopelec. Un sujet d’actualité, alors qu’une cinquantaine de salariés de cette entreprise et de représentants syndicaux étaient venus manifester devant la salle Pleyel, où se tenait l’AG. La direction d’Orange a rappelé son engagement et son soutien à ses sous-traitants, estimant que « les difficultés de Scopelec vont au-delà d’Orange». « Des plans d’actions sont menés avec tous, sous-traitants et équipes internes, pour améliorer la qualité de service», a ajouté Fabienne Dulac.

Attaqué sur les performances d’Orange Bank, Stéphane Richard a – une nouvelle fois- expliqué que le secteur des télécoms ne génère plus de croissance en Europe depuis de nombreuses années. La banque est donc « un nouveau territoire» à conquérir pour Orange. « Pour 100 actes réalisés dans les télécoms par les équipes d’Orange, 45 actes bancaires sont réalisés», a expliqué Paul Deleuze, le patron d’Orange Bank , ajoutant qu’il faudrait « moins de dix ans pour atteindre la rentabilité».