Hausse de salaire des fonctionnaires : combien ça coûte

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Source : ladepeche.fr (28 mars 2016)

Décidé par le gouvernement, le coup de pouce salarial en faveur des fonctionnaires implique, pour les collectivités territoriales qui doivent déjà se serrer la ceinture, un effort budgétaire supplémentaire.

La hausse du salaire des fonctionnaires, qui concerne les agents de l’État, des collectivités territoriales et des hôpitaux, ne sera pas indolore pour les budgets des mairies et autres institutions, déjà mis à mal par la baisse des dotations. Chacun a fait ses comptes : 4 M€ supplémentaires à débourser à la mairie de Toulouse, près de 2 M€ à la Métropole, 2,6M€ au département, 6 M€ au CHU… Bonne nouvelle ou mauvaise nouvelle? La question s’est posée chez les élus toulousains lors du dernier conseil municipal. Le maire, Jean-Luc Moudenc (LR), a regretté « l’absence de concertation des associations d’élus» mais aussi « de compensation» par l’État. Ce qui lui a aussitôt attiré la réplique de Joël Carreiras pour le PS : « Cette hausse est d’abord une bonne nouvelle pour les fonctionnaires!».

L’élu en charge des finances, Sacha Briand, contacté, enfonce le clou : « Certes, le point était gelé mais les agents ont continué à bénéficier d’augmentations liées à l’avancement, ce qui représente l’essentiel de la progression salariale.» Pour lui, « cette mesurette électorale engage les collectivités dans une seule voie, celle de la réduction des effectifs.»

Au conseil départemental, Sébastien Vincini (PS) coiffe à la fois la casquette de rapporteur du budget et d’élu en charge du personnel. La collectivité a engagé un lourd plan d’économies pour préserver ses investissements. L’effort sur la masse salariale, une baisse de 3,3M€ cette année, sera presque entièrement compensé par la hausse des salaires (2,6M€). « Cela nous impose de poursuivre tous les efforts de maîtrise». Mais pour l’élu, « c’est socialement une bonne chose. Les fonctionnaires fournissent beaucoup d’efforts.» Le geste, a-t-il calculé, devrait se traduire par une hausse de 16 à 22 € sur la fiche de paie. « Ce n’est pas vrai qu’ils n’ont pas perdu de pouvoir d’achat», observe Sébastien Vincini qui rappelle que le salaire de la plupart des agents de catégorie C est de 1 200 € net.

À la Région, où on prépare pour mai le premier budget de la fusion, Claire Fita, présidente PS de la commission des finances, fait aussi les comptes : 6 774 agents,autant en Midi-Pyrénées qu’en Languedoc-Roussillon, dont plus de 4 800 dans les lycées. Le surcoût est estimé à 550 à 750 000 € en 2016 (entre 2 et 3 M€ en année pleine). Pour l’élue, « ce geste est juste». La région, qui gagne des compétences, veut « maîtriser ses dépenses de fonctionnement» mais surtout « répondre aux besoins des citoyens». Et n’annonce donc pas d’objectif de baisse du nombre de ses agents.

L’impact de la hausse

L’augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 1,2% (d’ici 2017) représentera en année pleine un coût supplémentaire :

  • de 4 M€ pour la mairie de Toulouse (9 000 agents, masse salariale de 350 M€).

  • de 1,5 à 2 M€ pour la Métropole (4 000 agents, masse salariale de 150 M€).

  • de 2,6M€ pour le conseil départemental (6 271 agents, masse salariale de 250 M€).

  • de 2,2 à 3 M€ pour le conseil régional (6 774 agents, masse salariale de 180 M€ ).

  • de 6 M€ pour le CHU de Toulouse.