EDF, SNCF, Orange, La Poste, Engie… quand l’Etat actionnaire se fait plus vorace que les actionnaires privés

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Source : atlantico.fr (1er juillet 2016)

Une étude réalisée par l’Ifrap et la Cour des comptes, vient de montrer ce dont tout le monde se doutait : l’Etat actionnaire pompe des dividendes dans ses entreprises comme aucun actionnaire privé n’oserait le faire.

Quand on regarde la façon dont l’Etat se comporte avec les entreprises dans lesquelles l’Etat a des participations, on constate qu’il impose une politique de dividende qu‘aucun actionnaire privé n’oserait exiger. Dans bien des cas, ça n’est plus du dividende, c’est du racket d’Etat.

Le vrai scandale, c’est qu’en plus, l’Etat ne se gêne pas pour intervenir dans la gestion des entreprises et bloquer leurs prix de façon à ne pas froisser le client ou l’usager.

En clair, si EDF est gêné aux entournures, c’est parce que EDF a fait des erreurs de stratégie dans le passé, dans l’organisation de la filière nucléaire, mais c’est aussi parce que EDF n’est pas libre de fixer ses tarifs. Idem pour La Poste, idem pour la SNCF.

Le point le plus choquant a été mis en évidence par l’IFRAP, un think tank spécialisé dans l’étude des politiques publiques.

L’Etat possède aujourd’hui quelques 77 entreprises dans des proportions variables et dont les participations sont gérées par l’agence des participations d’Etat, une sorte de holding publique.

Ces participations sont multiples, 85% dans EDF, 100 % de La Poste ou de la SNCF, mais des parts significatives dans Renault, PSA groupe, Orange, Air France ou CNP-assurances…

La Cour des comptes qui rappelle qu’en 2014, le total des dividendes versés à l’Etat par les entreprises là où l’Etat est presque chez lui, dépassait les objectifs du budget puisqu’ils atteignaient les 4,1 milliards.

Toujours pour la Cour des comptes, ces résultats financiers sont supérieurs à la moyenne des résultats des entreprises du CAC 40.

En clair, les entreprises privées distribuent en général moins de 50% de leurs résultats. Les entreprises publiques distribuent à l’Etat plus de 50% parfois 60%.