Généraliser le télétravail, quelle bonne idée !

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Source : lepoint.fr (8 août 2016)

Si pratique et pourtant si peu pratiqué ! Mais pourquoi le télétravail se développe-t-il si lentement ? C’est la problématique du petit chef…

Idée. On parle du télétravail (en gros, le fait de pouvoir travailler de chez soi), en tant que perspective révolutionnaire, depuis les années 1970. La révolution est aujourd’hui possible. La puissance des systèmes d’information, des réseaux sociaux et des ordinateurs individuels autorise maintenant ce qui était présenté hier comme une perspective utopique, qu’elle soit d’ailleurs cauchemardée ou rêvée. Les études sur la part du télétravail parmi les salariés ne donnent pas des résultats très précis. On estime que 20 % environ des salariés télétravaillent au moins une journée.

Des études fouillées sur les télétravailleurs montrent que si le nombre de jours télétravaillés est trop faible (1 journée par mois par exemple) ou trop élevé (cinq journées par semaine), la productivité baisse. En revanche, avec une part optimale de télétravail, la productivité augmente. Bien organisé, le télétravail possède de nombreuses vertus. Il diminue les temps de déplacement. Il limite la congestion des transports en commun et des voies routières. Il assure une meilleure conciliation vie familiale/vie professionnelle. Dans ce contexte, il importe donc d’accélérer son déploiement en le généralisant. Certes, nombre d’activités ne sont pas télétravaillables : conducteur de bus, masseur ou encore viticulteur. Mais dans une économie tertiairisée, la plupart le sont.

Mode d’emploi. Pourquoi le télétravail se développe-t-il si lentement ? Le droit s’est adapté et permet des accords d’entreprise. Le monde des assurances s’est également ajusté. Il faut dire que la révolution numérique est passée par là. La summa divisio du droit du travail était une séparation nette entre le domicile et le lieu d’activité professionnelle. Or, avec Internet, l’activité professionnelle a envahi le foyer, et les activités privées envahissent le bureau. Tout le monde convient de la nécessité d’une meilleure régulation. Un blocage cependant : les hiérarchies intermédiaires voient, avec le télétravail, décroître leur influence. C’est leur existence qui est en jeu. La résistance au télétravail est d’ordre bureaucratique et relève, au fond, de la problématique classique du petit chef. Celui-ci aussi devrait télétravailler, ou être supprimé.