Burn-out : les 10 signes qui alertent

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Source : elle.fr (02 février 2017)

Surmenage, fatigue, stress, insomnie… Certains signaux ne doivent pas être négligés. Le point pour éviter de craquer au travail.

1. Vous avez de moins en moins d’énergie

Vous ne comptez plus vos heures depuis des mois. Certes, votre job vous passionne, mais depuis quelque temps, vous êtes fatiguée au réveil, vous récupérez moins bien, vous buvez plus de café… « Les personnes très perfectionnistes, toujours connectées à leur travail, sont celles qui risquent le plus le burn-out », affirme le Dr Dominique Servant *, psychiatre spécialiste du stress. Ne rentrez pas dans l’engrenage et levez le pied tout de suite : demandez de l’aide sur un dossier, forcez-vous à respecter les pauses déjeuner et ne rapportez plus de travail à la maison.

2. Vous êtes moins efficace et commettez des erreurs

Le stress chronique altère à la longue votre capacité à vous concentrer et à mémoriser. Les bourdes à répétition doivent vous alerter, plutôt que vous faire culpabiliser. « Le burn-out est d’abord le symptôme d’une mauvaise organisation de l’entreprise, rappelle Danièle Ruffet, psychothérapeute et consultante. Certains patrons surchargent les salariés les plus performants. » Attention à la spirale du surengagement : la solution n’est pas de rester encore plus tard le soir, mais de parler à son employeur. « Expliquez-lui que vous pouvez travailler à 150 % sur une courte période, mais que vous commencez à fatiguer. Montrez des faits et des chiffres qui prouvent que vous avez trop de travail, et proposez-lui des solutions », conseille la psychothérapeute.

3. Vos proches vous mettent en garde

« Les amis et la famille détectent le syndrome d’épuisement professionnel bien avant la personne concernée », explique le Dr Servant. Vous travaillez trop tard, vous n’êtes jamais disponible… les reproches s’accumulent, mais vous n’y voyez que de la mauvaise foi. Demandez-vous plutôt depuis combien de temps vous travaillez ainsi, comment vous en êtes arrivée là, bref, prenez vraiment du temps pour réfléchir à la situation.

4. Vous collectionnez les bobos

Mal au dos, à la tête, à l’estomac, etc. « Ces douleurs répétitives prouvent que votre organisme ne parvient plus à revenir à son équilibre naturel », souligne le psychiatre. Il faut faire retomber la pression. Commencez par prendre des vacances. En attendant, faites plusieurs micro-pauses dans la journée. Le médecin conseille de pratiquer la méditation, la relaxation ou la cohérence cardiaque. Les applications comme RespiRelax ou Petit Bambou permettent de réaliser de courtes séances de 5 ou 10 minutes.

5. Vous dormez de plus en plus mal

Malgré la fatigue, vous n’arrivez pas à vous endormir le soir. Vous multipliez les listes de choses à faire, vous retournez les problèmes dans tous les sens. La nuit, vous vous réveillez en panique, angoissée de ne pas y arriver, obsédée par l’idée de tenir le coup. Après les douleurs et l’angoisse, vous entrez dans l’insomnie : c’est un signal d’alarme. « Une fois que le sommeil est altéré, la personne peut craquer très rapidement », confirme Danièle Ruffet. À ce stade, il faut consulter un médecin. S’il vous propose un arrêt de travail, acceptez-le pour ne pas aller jusqu’au vrai burn-out. Sinon, la cassure risque de se produire : on ne peut plus alors se lever le matin, on éclate en sanglots en pleine réunion, on fait des kilomètres en voiture sans savoir où l’on va… « Lorsque l’on a franchi la limite, l’arrêt de travail est bien plus long, met en garde la spécialiste. Il peut durer des mois, voire plus. »

6. Vous devenez nerveuse et irritable

D’un point de vue relationnel, rien ne va plus avec vos collègues et vos proches. Vous ne supportez plus leurs remarques, leurs petites gaffes, vous ne leur « passez » plus rien, et les disputes deviennent fréquentes. Une seule chose à faire : ouvrir les yeux ! Le déni est caractéristique du burn-out, mais il faut absolument accepter la fatigue et reconnaître que votre vie pro est à l’origine des problèmes personnels, et non l’inverse.

7. Vous annulez tous vos loisirs

Cela fait plusieurs semaines que vous zappez le sport et que vous repoussez les rendez-vous entre amis. « On peut travailler beaucoup à condition de savoir récupérer », rappelle le Dr Servant. Or, supprimer les loisirs au profit du travail en retard, c’est se priver d’une source d’énergie majeure. Notez ces rendez-vous sur votre agenda et tenez vos engagements coûte que coûte.

8. Même quand vous sortez, vous ne pensez qu’au travail

« Je suis tellement en retard », « J’ai encore un gros dossier à finir »… Dans votre tête, vous ne sortez plus jamais du bureau. Vous n’avez plus rien d’autre à dire à vos copines, et vous n’arrivez pas à vous concentrer au cinéma. Ces signes sont à prendre au sérieux. Vos amis, qui ne sont pas dans votre cas, ont du mal à vous comprendre : c’est à un psychologue spécialiste du travail qu’il faut parler, pour analyser la situation**.

9. Vous ressentez un épuisement général

Vous êtes profondément déprimée, harassée physiquement et moralement. Tout ce que vous aimiez ne vous intéresse plus, vous ne trouvez plus de plaisir à rien. Depuis quand n’avez-vous pas éclaté de rire ? L’arrêt de travail ne se discute plus. « Dans les premiers temps, il faut se reposer profondément, puis on commence à réfléchir à son organisation et à sa vie avec l’aide d’un professionnel », précise Danièle Ruffet.

10. Vous êtes désabusée

À ce stade, même chez les personnes les plus investies, la fatigue et l’angoisse laissent la place à une forme d’indifférence : tout à coup, on se fiche de tout. Pour Danièle Ruffet, « ce pseudo-détachement est l’ultime tentative du psychisme pour se protéger. » N’attendez pas de craquer pour de bon : consultez d’urgence votre médecin ou le médecin du travail.

* Auteur de « Plus serein : le stress et l’équilibre intérieur, un abécédaire » (éd. Odile Jacob).

** Pour trouver un thérapeute spécialiste du travail : souffrance-et-travail.com