Indemnité pour aller au travail à vélo : ça démarre

Archives Les Brèves

Source : ladepeche.fr (1er mars 2017)

Il reste du chemin à parcourir pour l’Indemnité kilométrique Vélo. Non obligatoire, elle n’est versée à ses salariés que par une poignée d’entreprises en Haute-Garonne.

Entrée en vigueur il y a un an, en février 2016, l’indemnité kilométrique vélo patine encore. Verser 25 centimes par kilomètre parcouru, dans la limite de 200 €par an : c’est ce que le législateur a consenti pour indemniser les salariés qui se rendent au travail à vélo. Et encore, c’est une mesure non obligatoire.

Peu d’entreprises l’ont mise en place pour l’instant. La Haute-Garonne n’est ni en avance ni à la traîne. Elle est dans la moyenne des départements français. C’est-à-dire très frileuse sur l’indemnité. Nous avons recensé quatre entreprises à l’avoir mise en place : le bureau d’études Inddigo, l’entreprise de guidage en mer Mercator Océan, et Cirso, une entreprise informatique toulousaine. Voilà pour le privé. Dans le public, en phase de test au niveau national, seule l’Agence de l’eau Adour-Garonne s’est jetée… à l’eau.

« ça y est, nous sommes dans le concret. J’ai reçu ma première indemnité sur mon bulletin de paie de janvier, savoure quand même Sébastien Bosvieux, cycliste engagé dans l’Association « 2 Pieds 2 Roues». Cela représente 16 € pour le mois de janvier, plus 66 € de rattrapage depuis septembre 2016. C’est modeste, mais je ne m’attendais pas à plus. L’indemnité est limitée à 200 € par an. Si je prenais en compte tous les kilomètres parcourus, je pourrais prétendre à 900 €.» Les grandes entreprises comme Airbus, en retrait pour l’instant sur le sujet, pourraient pourtant se lancer. Le Cnes et EDF travailleraient actuellement à la mise en place de l’indemnité.

Comment convaincre son patron

Verser une indemnité à ses salariés pour leurs trajets à vélo reste facultatif. Alors comment convaincre son patron ? L’Association des Villes cyclables de France explique que « selon une étude danoise, le nombre de jours moyens d’absentéisme chez les salariés se rendant au travail à vélo est 15 % moins important ; une étude du Medef de 2015 montre qu’un collaborateur sédentaire qui se met à pratiquer régulièrement une activité physique peut voir sa productivité croître de 6 % à 9 %. Enfin, le risque d’accident mortel à vélo est plus élevé qu’en voiture, mais nettement moins élevé qu’en deux-roues motorisé.»