Le 13 novembre, l’UNSA Centre-Val de Loire a organisé à Orléans une conférence-débat sur l’épuisement professionnel et le burn out.
Dans un premier temps, le professeur Michel Debout, médecin légiste et psychiatre, a relaté ses travaux, concernant la santé au travail, qui ont débuté à la fin des années 1990.
Il a explicité le long et difficile parcours qu’il a dû emprunter pour faire reconnaître que la sphère professionnelle pouvait être la cause essentielle, voire exclusive, du mal-être de certains salariés, mal-être pouvant conduire jusqu’au suicide (dont la France détient le taux record en Europe !).
Ce décrochage professionnel peut, selon lui, s’expliquer par 4 facteurs : le manque de reconnaissance du salarié, la diminution jusqu’à l’absence de sentiment d’appartenance, la disparition progressive de liens, la pression temporelle (manque de temps pour réaliser les missions, absence de projets…).
Dominique Corona, Secrétaire national de l’UNSA, en charge de la protection sociale et de la qualité de vie au travail, a décrit la pression que les salariés, du secteur privé comme dans la Fonction Publique, pouvaient subir, notamment lors de restructurations imposées sans réelles négociation avec les organisations syndicales.
En France, ce mal-être se traduit pas une augmentation des arrêts de travail. Le coût total de l’épuisement professionnel est chiffré à 20 milliards d’euros en Europe.
Il a ensuite explicité les revendications portées par l’UNSA pour traiter ce fléau :
– faire reconnaître cette pathologie comme maladie professionnelle
– développer la médecine du travail et organiser une coordination avec la médecine de ville et hospitalière
– développer des mesures pour inciter les employeurs à négocier l’organisation et les conditions de travail.
Le débat qui a suivi a permis de souligner le rôle important de “vigie” que doivent remplir les représentants syndicaux pour détecter et porter à la connaissance de l’employeur les situations de souffrance au travail.