Le 19 novembre s’est tenu un groupe de travail avec la DGAFP* et avait pour thème le maintien dans l’emploi des agents en situation de handicap dans la fonction publique. Les deux précédentes réunions portaient sur la gouvernance du handicap et de développement des parcours professionnels.
Pour l’UNSA, le handicap peut être lié à l’environnement de travail
L’UNSA a demandé à ce que le cadre de la désinsertion professionnelle ne soit pas limité aux problèmes de santé mais à tout facteur de risque notamment l’évolution de l’outil de travail. En effet, la carrière d’un agent est jalonnée d’évènements (ex : changement de poste, de logiciel, réorganisation au sein de son service…) susceptibles d’engendrer un processus qui peut impacter sa capacité à tenir son emploi dans la durée : ceci contribue au processus de désinsertion professionnelle. Ces évènements peuvent être cumulatifs avec d’autres phénomènes comme le vieillissement. Les agents en situation de handicap sont souvent plus fragiles face à un tel risque, et l’UNSA a été entendue sur ce point.
L’UNSA a porté une exigence de modernisation des outils et de formation des acteurs
S’agissant des diagnostics et enjeux définis par l’administration, l’UNSA a insisté pour les compléter sur deux points :
- la sensibilisation au handicap pour les membres des CHSCT et pour tout agent entrant dans la fonction publique, celle-ci pouvant être dispensée en écoles de formation ou dans le cadre de modules de formation à l’entrée des agents dans la fonction publique ;
- la nécessité de prendre en considération la problématique du handicap dans toute son acception, dès la conception des moyens mis en place pour le fonctionnement du service public (accessibilité bâtimentaire et numérique notamment).
- L’UNSA demande une clarification des parcours trop complexes d’accès aux agents en situation de handicap
L’UNSA a mis en avant l’idée de doter les acteurs de moyens financiers réels leur permettant de lancer des initiatives sur les pistes d’amélioration en matière de structuration et de coordination des multiples acteurs mobilisés sur le handicap.
Attention aux fausses bonnes idées
S’agissant de l’organisation du travail et des dispositifs adaptés à mettre en place au bénéfice des agents handicapés en vue de créer les conditions du maintien dans l’emploi, l’UNSA a appelé l’attention de la DGAFP sur le caractère de désinsertion, contraire à l’objectif poursuivi, que pourrait représenter un assouplissement des conditions de recours au télétravail, le recours au travail dit ‘compressé’ ou l’aménagement des horaires aux besoins des agents en situation de handicap. De tels dispositifs peuvent être intéressants s’ils permettent par exemple de pallier des difficultés de déplacement d’agents handicapés, mais ne doivent pas constituer une solution de facilité pour éviter à l’administration de mettre en place des dispositifs adaptés à la situation de chacun. L’UNSA a par ailleurs préconisé, dans les services où exercent des agents handicapés, la mise en place d’une salle de repos, la montée en gamme du mobilier ergonomique, l’accessibilité bâtimentaire et numérique, la prise en charge de dérogations pour les déplacements quotidiens et professionnels, la création d’un droit à congés pour consultation médicale.
L’UNSA a rappelé son attachement à la spécificité de la fonction publique
Par ailleurs, nous avons dit notre préférence, si l’administration songeait à la création d’une superstructure rassemblant les acteurs du handicap (ce qui ne semble toutefois pas le cas pour l’heure actuelle), à ce que soient distingués les deux secteurs, public et privé.
Et maintenant ?
La DGAFP va préparer un document d’orientation, nourri des contributions des organisations syndicales, qui pourrait être présenté au cours du premier trimestre de l’an prochain.
*Direction général de l’action et de la fonction publique