Un câble sous-marin d’Orange va permettre d’écouter l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte

Revue de Presse

Source : clubic.fr(15 janvier 2020)

Le consortium dont l’opérateur historique français fait partie servira d’outil scientifique de luxe à l’Institut de physique du globe de Paris.

Il y a un peu moins d’un an, Orange et les membres du consortium FLY-LION3 (Lower Indian Ocean Network), qui comprend Comores Câbles et la Société réunionnaise du radiotéléphone, ont achevé le déploiement d’un câble sous-marin en fibre optique, FLY-LION3, long de 400 kilomètres. Destiné à renforcer la connectivité dans la zone, il ouvre une route reliant Mayotte à l’Internet mondial, ainsi qu’une liaison directe à Grande Comore. C’est Orange Marine, filiale du groupe Orange, qui en avait la charge. FLY-LION3 va bientôt se mettre au service de la science !

Un terrain de jeu idéal pour les scientifiques

Le consortium a accepté de signer une convention avec l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) visant à mettre à disposition du Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) de l’IPGP une paire de fibres optiques. Celle-ci permettra d’expérimenter une nouvelle technique d’écoute des mouvements sismiques de la région, et d’obtenir des données plus pertinentes encore sur l’activité sismo-volcanique (mouvements sismiques, volcans en formation…).

Le câble sous-marin, mis en service le 10 octobre 2019, relie précisément Moroni (Grande Comore) et Mamoudzou (Mayotte), dans l’Océan indien. La zone est connue pour être active sur le plan sismique, ce qui offre un terrain de jeu idéal aux scientifiques.

Dans le détail, les équipes de l’IPGP ont prévu d’effectuer des mesures sismiques (vibration du sol) le long du câble FLY-LION3 depuis Kaweni, sur environ 50 kilomètres en direction du sud-est de la région insulaire française.

Grâce au câble sous-marin, la garantie de données plus précises en temps réel

Des opérations de recherche, lancées à l’automne 2018 par les autorités, ont permis à plusieurs organisations de recherche françaises (IPGP, CNRS, BRGM, etc.) de découvrir, fin 2019, un nouvel édifice volcanique sous-marin, actif, au large de Mayotte. Ce qui avait entraîné, pour la petite histoire, la mise en place durant l’été du Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte.

Les mesures en mer permettront d’acquérir des données en temps réel, avec des précisions et résolutions adaptées aux enjeux actuels. Rappelons que le 18 décembre 2019, les scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) ou encore de la société Fébus Optics et du Centre physique des particules de Marseille avaient publié les résultats d’une étude importante dans la revue Nature Communications.

Dans cette étude, les chercheurs expliquaient qu’il est bel et bien possible, grâce aux câbles sous-marins, de détecter la propagation d’ondes sismiques au fond des océans. Des outils que le système DAS (Distributed Acoustic Sensor) permettent, en outre, d’avoir l’équivalent de milliers de sismomètres répartis tout au long de la fibre, le tout sur des kilomètres et des kilomètres. «  Un équipement acquis dans le cadre d’un projet FEDER impliquant le Groupe ESEO à Angers, le Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM UMR CNRS 6613) et l’IPGP », explique Orange.