Fibre : Orange et SFR ont du pain sur la planche

Revue de Presse

Source : latribune.fr(1er mars 2019)

La France compte aujourd’hui 4,8 millions d’abonnés au FTTH ( « Fiber th the home », ou fibre de bout en bout). (Crédits : Alessandro Bianchi) Si l’opérateur historique et son rival au carré rouge accélèrent leurs déploiements de fibre dans les villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations, ils vont devoir cravacher pour respecter leurs engagements.

Orange et SFR vont devoir passer rapidement à la vitesse supérieure. Ce vendredi 1er mars, l’Arcep, le régulateur des télécoms, a publié son dernier observatoire des services Internet fixe. Sans surprise, les déploiements de fibre vont crescendo dans le sillage du plan France Très haut débit, qui vise à offrir à tous les Français un Internet ultra-rapide à l’horizon 2022. À la fin 2018, 13,52 millions de locaux et habitations étaient éligibles aux offres FTTH ( «  Fiber th the home », ou fibre de bout en bout). Cela représente «  une hausse de 32% en un an », souligne l’Arcep. Au dernier trimestre, pour la première fois, plus d’un million de locaux ont été rendus raccordables à la fibre, précise le régulateur.

Aujourd’hui, alors que la couverture en Internet à très haut débit des grands centres urbains (Paris, Lyon, Marseille, et autres zones très densément peuplées) est largement avancée, ce sont les zones moyennement denses (ou «  AMII ») qui concernent la majorité des déploiements. Celles-ci regroupent les villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations, soit plus de 13 millions de locaux et habitations.

Au quatrième trimestre 2018, selon l’Arcep, quelques 630.000 d’entre eux ont été rendus raccordables à la fibre, contre environ 400.000 au trimestre précédent. Au total, dans cette zone, 6,3 millions de locaux et habitations sont aujourd’hui raccordables.

Sanctions financières en cas de retard

Ces chiffres montrent qu’Orange et SFR, qui se sont partagés la couverture en fibre de ces zones moyennement denses (l’opérateur historique doit raccorder environ 80% des locaux, SFR le reste), accélèrent leurs déploiements. Cela dit, leurs efforts semblent encore insuffisants pour respecter leurs engagements de couverture. Sachant qu’ils ont promis de livrer leurs réseaux dans moins de deux ans, d’ici à la fin 2020.

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Dans son observatoire, l’Arcep appelle d’ailleurs Orange et SFR à appuyer, sans traîner, sur le champignon. «  Pour atteindre leurs objectifs, il est nécessaire que les opérateurs intensifient le rythme de ces déploiements », affirme, avec diplomatie, le régulateur. Pour illustrer son propos, l’institution a publié deux graphes qui montrent bien l’ampleur du travail à réaliser pour Orange comme pour SFR  :

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10000000000001cc000001f3e4c9e4b59f41e6af.jpgGRAPHES ARCEP AMII

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Sachant que, depuis l’été dernier, Orange et SFR s’exposent à des sanctions financières en cas de retard des déploiements.

En décembre dernier, Orange a déjà écopé d’une mise en demeure de l’Arcep pour des retards dans la zone moyennement dense. Le régulateur a reproché à l’opérateur historique de n’avoir « pas tenu, dans certaines communes, les délais de deux à cinq ans sur lesquels il s’était engagé en 2012 et en 2013 pour fibrer à 100% les collectivités concernées », a écrit le journal Le Monde. Au quotidien du soir, Orange argue que ces retards ne concernaient que peu de prises fibre. Ils seraient notamment dus, aux dires un numéro un français des télécoms, au fait que certains syndics d’immeubles mettent beaucoup de temps à donner leur feu vert aux déploiements.