Télécoms : le secteur peine à rebondir

Revue de Presse

Source : lerevenu.com(4 mars 2019)

La perspective d’un retour à trois opérateurs s’éloigne. Or l’absence de concentration freine l’appétit des investisseurs pour un secteur toujours très concurrentiel. Entre Orange, Altice, Iliad et Bouygues, quels titres privilégier en Bourse ?

Dans la guerre que se livrent les quatre opérateurs télécoms en France, Orange et Bouygues ont pris l’avantage après la publication de résultats encourageants.

Dans la fibre, l’opérateur historique, qui contrôle la moitié du marché hexagonal, revendique 2,6 millions de clients en 2018, un chiffre en croissance de 29,7%. Rien qu’au quatrième trimestre, il a réussi à en gagner 180.000 de plus grâce à une politique d’investissements soutenue.

Iliad attaqué

De son côté, Bouygues Telecom poursuit son redressement, avec le recrutement de 102.000 nouveaux abonnés à la fibre au quatrième trimestre.

Une performance remarquable alors que l’opérateur n’a pas sorti de nouvelles box Internet depuis 2012. Seule ombre au tableau, le revenu moyen par abonné (Arpu) baisse pour les deux sociétés.

Sur le fixe, il atteignait fin 2018 25,90 euros pour Bouygues Telecom (-1,30 euro sur un an) et 38,30 euros pour Orange (-0,70 euro). Preuve s’il en est que les opérateurs télécoms continuent de multiplier les promotions et les rabais.

Quoi qu’il en soit, la dynamique commerciale des deux groupes laisse peu d’espoir à un gain massif d’abonnés pour la maison mère de Free, Iliad, malgré le lancement en grande pompe de la Freebox Delta.

Les dirigeants d’Orange et de Bouygues ont même indiqué qu’ils n’avaient constaté aucun effet sur le marché de la commercialisation de cette box.

En attendant de dévoiler ses résultats le 19 mars, Iliad reste sous pression en Bourse. En recul de 29% depuis le 1er janvier dernier, le titre a même atteint un nouveau plus-bas depuis fin 2011, à 85 euros.

Un mur d’investissements

Plus généralement, le secteur reste boudé en Bourse.

Orange a déçu avec des perspectives 2019 jugées trop prudentes et l’absence de relèvement du dividende l’an prochain. L’action passe complètement à côté de la reprise du marché et cède 4% depuis le 1er janvier, quand le CAC 40 progresse de 10,5%.

De leur côté, les titres Bouygues et Altice s’adjugent respectivement 5 et 7% en deux mois. Des gains modestes après les forts reculs de l’an dernier.

Les raisons de la défiance sont multiples  : avec l’arrivée de la 5G, le mur des investissements à réaliser risque de continuer à peser lourdement sur les flux de trésorerie.

En outre, le secteur reste très concurrentiel et la perspective de sa concentration, avec un retour à trois opérateurs, s’éloigne. 

Lors de la présentation des résultats de son groupe, Martin Bouygues a indiqué n’avoir été contacté par aucun de ses concurrents, et donc qu’il n’avait « aucune discussion avec qui que ce soit à ce sujet».