Découvrez si votre métier est menacé par un robot

Revue de Presse

Source : LeFigaro.fr (19 juin 2019)

FOCUS – Environ 30% des emplois actuels pourraient disparaître ou être remplacés par des robots d’ici 10 ans. C’est ce que stipule revolution-robot.fr, un site capable de prophétiser si votre métier s’apprête à faire les frais de la digitalisation.

Pénibilité, attractivité, complexité, compétences humaines et salaire, sont les différents critères qui permettent de déterminer l’avenir de votre métier et de comprendre pourquoi il est menacé par la robotisation des tâches. La première version de Révolution-robot.fr mesure les risques d’automatisation liés aux métiers. La profession de chauffeur routier, par exemple, a de grande chance d’être automatisée à 73% et « sera remplacée dans six ans», selon le site. Plus un travail est pénible, plus son risque d’automatisation est élevé.

Le métier de développeur web est également menacé (60%) car plus un métier coûte cher, plus les entreprises cherchent à l’automatiser. Tout comme celui de traducteur (52%) car moins un métier est complexe, plus il est facile de l’automatiser. À l’inverse des acteurs plus traditionnels comme les professeurs (42%), qui exercent une profession difficilement automatisable car des interactions humaines sont nécessaires. Les agents de police ainsi que les dentistes (34%), sont moins concernés par ce risque, car plus un métier est attractif, plus la main-d’œuvre est importante. Et plus cette force de travail est nombreuse, moins elle est chère et donc moins le risque d’automatisation est présent. Enfin, les journalistes (29%) sont un métier qui « ne sera pas remplacé».

La plateforme ne répertorie pas encore tous les métiers. La deuxième version verra le jour dans six mois. « L’algorithme va être amélioré d’ici la fin de l’année 2019», lance Emeric Lebreton, à l’origine de la plateforme, chercheur en psychologie du travail et auteur de Robot révolution : les robots vont-ils détruire nos emplois et notre économie? Il a établi un algorithme qui, avec différentes variables, telles que la pénibilité ou encore le salaire, génère un score. Emeric Lebreton souhaite, par le biais de cette initiative interpeller les pouvoirs publics. « Ce sujet n’est pas encore assez traité en France», commente-t-il. Il désire également sensibiliser les salariés autour des nouveaux enjeux technologiques. Ces derniers pourront faire des choix éclairés en ce qui concerne leur carrière professionnelle. Ainsi que découvrir les secteurs les plus attractifs et les plus protégés de l’économie.

Les robots envahissent tous les secteurs, métiers et niveaux hiérarchiques

Les machines ont fait leur apparition il y a 150 ans. Les robots sont longtemps restés cantonnés aux secteurs agricoles et industriels ainsi qu’aux métiers les moins qualifiés. Désormais, ils investissent massivement tous les secteurs, métiers et niveaux hiérarchiques. Même ceux qui semblaient hors de portée de l’automatisation. Les coûts de la robotisation se sont réduits. Les robots seront moins chers que la main-d’œuvre africaine à partir de 2034, selon L’Overseas development institute. Ainsi, ces bas coûts entraîneront une propagation sans précédent des robots à travers le monde. Chaque jour, ils voient leur influence s’étendre et leurs compétences augmenter. Ce faisant, ils détruisent et créent des emplois à une vitesse vertigineuse. Ils sont à la fois un risque majeur et une opportunité formidable. « La révolution des robots nous lance un défi à tous», écrit l’auteur.

Un collaborateur peut donc perdre son emploi, ou bien, acquérir une compétence indispensable, encore inaccessible aux robots. « Les salariés peuvent profiter des opportunités offertes par cette révolution technologique tout en se prémunissant des risques, rassure l’auteur. Ils doivent prendre conscience de la nécessité de s’informer sur l’avenir de leur emploi et piloter de façon proactive leur carrière professionnelle. Bien travailler, être sérieux et engagé ne suffit plus. Il faut aussi développer une vraie stratégie pour anticiper les besoins des employeurs.»