Les fonctionnaires sont-ils vraiment si privilégiés ?

Revue de Presse

Source : capital.fr (10 juillet 2019)

Effectifs trop nombreux, emploi à vie, avancement par l’ancienneté, retraite, pension de réversion, mise en disponibilité… Avec la refonte de la fonction publique prévue par l’État, la guerre des deux France semble relancée : le privé contre le public. Les fonctionnaires sont-ils des privilégiés ? Deux économistes répondent dans le Débat Capital.

Vieille polémique toujours d’actualité, l’opposition entre secteurs public et privé a été relancée par le gouvernement avec la présentation de son projet de réforme de la fonction publique, qui prévoyait initialement la suppression de 120.000 postes d’ici 2022, sur un total d’environ 5,5 millions de fonctionnaires. Objectif : moderniser et flexibiliser la fonction publique en réduisant notamment le nombre d’agents sous statut et en facilitant, au contraire, les embauches de contractuels pour des durées déterminées.

Effectifs trop nombreux, emploi à vie, avancement par l’ancienneté, retraite, pension de réversion, mise en disponibilité… Le statut de fonctionnaire, avec sa cohorte d’avantages divers, était pourtant au coeur du programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Il en avait fait une promesse-clé pour baisser la dépense publique, mais les contributions du Grand Débat national ont fait ressortir un besoin inverse, à la fois humain et de proximité.

Côté opposition syndicale, à l’instar du secrétaire général de la CGT invité sur BFM-TV début mai, Philippe Martinez, on estime que “le statut, contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas un privilège. C’est ce qui fait le lien entre le fonctionnaire et le citoyen. C’est ce qui garantit son indépendance”. Mais quelle est la réalité ? Les fonctionnaires sont-ils vraiments des privilégiés ? Pour nous répondre, le Débat Capital a reçu Denis Ferrand, économiste et directeur général de l’Institut d’études économiques Rexecode, et Xavier Timbeau, économiste et directeur de l’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques.