Au travail, les absences de longue durée ont augmenté de 10 % en 2018

Revue de Presse

Source : leparisien.fr (3 septembre 2019)

Le 11ème baromètre de l’absentéisme d’Ayming note une part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins.

En France, le taux d’absentéisme au travail a atteint 5,10 % en 2018, soit une hausse de 8 % par rapport à 2017, selon le 11e baromètre de l’absentéisme du groupe de conseil Ayming publié mardi. Globalement, l’absentéisme est de 18,6 jours en moyenne par an et par salarié, contre 17,2 jours en 2017. Le baromètre prend en compte les arrêts maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles dès le 1er jour d’arrêt.

Les arrêts longue durée explosent. Cette tendance est marquée par la forte augmentation des arrêts de longue durée (plus de 90 jours), qui progressent de 10 %. Selon Ayming, elles prennent notamment de l’ampleur du fait du vieillissement de la population active, l’absentéisme ayant tendance à croître avec l’âge des salariés : 2,48 % chez les 25 ans et moins, jusqu’à 7,40 % chez les 56 ans et plus.

100002010000029700000152ce33eef2acf6bba5.png

Les moins de 40 ans s’épuisent. Le baromètre observe aussi une part croissante des arrêts de longue durée chez les 40 ans et moins : + 23 % en 2018. En comparaison, pour la tranche d’âge supérieure, les 41 ans et plus, cette augmentation n’est que de 9 %. « Les entreprises constatent que le nombre de salariés de 40 ans et moins qui présentent des restrictions médicales, voire des inaptitudes, est plus important que celui de leurs aînés au même âge », observe l’étude. Sont en cause la santé du salarié, bien sûr, mais aussi « la maladie professionnelle, les conditions de travail difficiles et l’épuisement professionnel ».

Un écart entre les femmes et les hommes. Les femmes sont plus absentes que les hommes (5,73 % et 3,83 % respectivement), du fait des arrêts maladies liées aux grossesses mais aussi parce qu’elles ont plus souvent que les hommes des statuts précaires et des postes générateurs de troubles musculo-squelettiques, relève l’étude. « De plus, malgré les évolutions sociétales, elles continuent de gérer plus largement les charges domestiques », écrit Ayming dans un communiqué

Baisse en Bretagne, hausse dans l’Outre-Mer. Le baromètre note une baisse de 17 % de l’absentéisme en Bretagne et de 12 % en Corse, région dans laquelle il reste toutefois le plus important (6,13 %). A l’inverse, PACA, les Hauts-de-France et l’Outre-Mer enregistrent de fortes hausses (respectivement de 23 %, 27 % et 35 %).

Le secteur de la Santé souffre. Tous les secteurs sont impactés par la hausse de l’absentéisme, mais la Santé demeure celui où il est le plus élevé (5,62 %). « Cela s’explique notamment par les fortes contraintes organisationnelles, physiques et psychiques auxquelles sont confrontés les collaborateurs », souligne le rapport. Le secteur des services est aussi « fortement impacté (5,26 %) en raison de la structure des organisations qui peut rendre plus difficile la pérennisation des actions de prévention et d’engagement mises en place (management parfois à distance, multiplicité des sites) ».

10000201000002bc0000012459517ce8997aed67.png

Un phénomène peu pris en compte par les entreprises. Face à l’absentéisme de longue durée, les entreprises « ont du mal à réagir », note le baromètre. 44 % des salariés témoignent qu’aucune action (adaptation du poste, phase de réintégration, entretien…) n’est mise en place au retour du salarié absent. Or, « au delà de 3 mois d’absence, les salariés ne sont plus que 31 % à se sentir mobilisés, alors qu’ils sont 44 % pour l’ensemble des répondants ». Selon les salariés interrogés, les facteurs qui ont le plus d’impact négatif sur leur engagement sont « le manque de reconnaissance, l’absence de développement professionnel et le manque d’éthique de l’entreprise ».