« Je n’ai pas annoncé qu’il n’y aurait pas Netflix chez Orange, j’ai annoncé qu’il n’y aurait pas Netflix au moment du lancement », s’est justifié Stéphane Richard. Aujourd’hui, les conditions sont réunies pour qu’Orange « accueille sereinement ce nouveau service ». « Et puis, un autre opérateur l’a proposé », a-t-il reconnu, faisant référence à l’annonce de Bouygues Telecom. C’est donc la pression du concurrent qui a décidé Orange ? « Le fait qu’un autre opérateur ait pris cette décision (…) est à prendre en compte dans le paysage », concède-t-il.
Jeudi matin, au moment même où Stéphane Richard était sur scène, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a jugé qu’il faudrait « faire en sorte que les services audiovisuels souscrivent demain aux obligations légales des pays auxquels ils se destinent ». En ligne de mire, Netflix, qui opère depuis le Luxembourg (bientôt depuis les Pays-Bas), et échappe ainsi à de nombreuses contraintes légales françaises. Interrogé par nos soins à ce sujet, Stéphane Richard esquisse un sourire : « Je comprends tout à fait ce point de vue (…). C’est la prérogative des pouvoirs publics d’organiser ce système et de vérifier que Netflix remplit – ou pas – ses obligations légales », poursuit-il. « Pour l’instant c’est le cas, ils ont lancé leur service, mais je suis tout à fait pour que l’on maintienne les règles de l’exception culturelle française », conclut le P-DG.
Concentration des télécoms
Concernant le rapprochement entre SFR et Numericable, qui va aboutir à la création du principal concurrent d’Orange en France, Stéphane Richard s’est dit « tout à fait ouvert et favorable à cette opération ».
« Je suis pour la concurrence », a expliqué Stéphane Richard. « Il n’y a pas beaucoup de secteurs autres que la téléphonie mobile où il y a un tel niveau de concurrence dans ce pays, donc je n’ai pas peur de la concurrence », a-t-il poursuivi. Sur le rapprochement SFR-Numericable, le P-DG d’Orange reste stoïque : « Je ne suis pas hostile par principe à l’opération, je comprends le sens de l’opération. Mais je serai très attentif à ce qu’un certain nombre de règles d’équité soient respectées, en particulier dans le dossier du très haut débit fixe », a-t-il prévenu. Il n’y a « aucune raison » pour que des différences existent entre la fibre et le câble, a jugé Stéphane Richard.