Fibre : malgré un « manque de ressources », Orange promet d’honorer ses déploiements

Revue de Presse

Source : latribune.fr (16 septembre 2019)

La patronne d’Orange France, Fabienne Dulac estime qu’en France, « il manque encore 10% à 15% de techniciens et de ressources pour être à l’aise dans le déploiement de la fibre ». Toutefois, la dirigeante assure que l’opérateur historique tiendra ses engagements.

Régulièrement, l’Arcep, le régulateur des télécoms, tire la sonnette d’alarme. Sa crainte ? Que les opérateurs télécoms prennent du retard dans le déploiement de la fibre. Sachant que l’objectif du Plan France Très haut débit est d’apporter un Internet fixe ultra-rapide à tous les Français à l’horizon 2022. En mars dernier, le régulateur a demandé à Orange et à SFR d’appuyer sur le champignon concernant le déploiement de la fibre dans les zones dites «  moyennement denses » – c’est-à-dire les villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations. «  Il est nécessaire que les opérateurs intensifient » leurs efforts, avait, alors, insisté l’institution.

Ce lundi, Fabienne Dulac, la patronne d’Orange France, a voulu mettre les points sur les «  i ». Lors d’un point presse à Paris, la dirigeante s’est voulue rassurante  : «  Nous tiendrons nos engagements », a-t-elle affirmé. Cependant, elle a souhaité faire une mise au point sur certaines difficultés. Concrètement, Fabienne Dulac estime qu’en France, «  il manque encore 10% à 15% de techniciens et de ressources pour être à l’aise dans le déploiement de la fibre ». Et ce, malgré «  les efforts faits pour anticiper les formations, l’alternance et la préparation de nos techniciens ».

«  Les sous-traitants peinent à recruter »

Directeur technique et du système d’information d’Orange, Marc Blanchet précise ces «  tensions ».

«  Nous voyons les difficultés de nos sous-traitants à recruter. C’est le cas dans les bureaux d’études, et dans d’autres segments, explique-t-il. Il nous manque, par exemple, des ouvriers pour planter des poteaux. »

Fabienne Dulac souligne aussi que ces 10% à 15% de ressources supplémentaires manquantes sont également liés à «  des raisons économiques ». D’après elle, si tout le personnel nécessaire au chantier sur le papier avait été recruté, la question de leur avenir se serait posée lorsque le déploiement de la fibre sera totalement terminé.

Un enjeu crucial

Reste que d’après la dirigeante, les objectifs d’Orange en la matière ne sont pas menacés. Elle argue que si certains chantiers prennent du retard, celui-ci est compensé par l’avance prise par d’autres. Elle précise, notamment, que la construction des réseaux de fibres dans les zones rurales va plus vite qu’anticipé. En outre, Fabienne Dulac rappelle que le rythme des déploiements s’accélère trimestre après trimestre.

Pour Orange, l’arrivée de la fibre est cruciale. L’opérateur mise sur cette technologie pour tailler des croupières aux SFR, Bouygues Telecom et Free dans les villes et les territoires très peuplés. Dans les campagnes, l’enjeu est différent. L’opérateur, qui y dispose d’énormes parts de marché dans l’ADSL, veut convaincre ses clients actuels de rester, autant que possible, chez lui. L’opérateur investit, depuis des années, des milliards d’euros dans la fibre. Aujourd’hui, sur les 15,6 millions de foyers raccordables à cette technologie, 11 millions l’ont été par Orange.